Les enseignants contractuels exigent leur intégration

Les enseignants contractuels exigent leur intégration

Ils étaient plus de 20 000 enseignants contractuels à observer, hier, une grève nationale pour exiger leur intégration dans des postes permanents, ainsi que le payement de leurs arriérés de salaires.

Comme prévu, les enseignants contractuels ont mis à exécution, hier, leur menace de passer à l’action. Les enseignants contractuels et vacataires, affiliés au Conseil des lycées d’Algérie (CLA), ont été nombreux à répondre à l’appel de leur base.

Contacté hier par nos soins, le coordinateur national de cette catégorie d’enseignants, M. Bachir Saidi, s’est dit satisfait du taux de réussite du mouvement. « La majorité des enseignants ont répondu à l’appel à la grève et c’était une réussite, notamment dans 31 wilayas du pays », a-t-il estimé.

Ce mouvement a été appuyé par des rassemblements devant les directions des wilayas de l’éducation, a fait savoir notre interlocuteur. Il a affirmé que les enseignants sont convaincus que seules la mobilisation et la lutte sont à même de leur permettre d’arracher leurs droits et de mettre fin à la précarisation du métier d’enseignant.

« Les enseignants sont plus que jamais mobilisés pour faire valoir leur droit d’être intégrés dans un poste permanent, sans aucune condition », a souligné M. Bachir Saidi, qui a déploré le fait que la ministre de l’Education campe sur ses positions, réaffirmant qu’il n’y aura ni intégration ni priorité pour les enseignants contractuels.

Mme Benghebrit a également annoncé l’octroi, sur concours, de près de 19 000 postes budgétaires. « Nous n’avons pas compris pourquoi ces postes ne nous reviennent pas de droit, nous qui avons passé de longues années à exercer dans le secteur de l’éducation », a regretté M. Saidi. « Nous considérons sa position comme un défi et sommes prêts à aller jusqu’au bout pour arracher notre droit », a-t-il ajouté.

C’est pour cela que la décision d’opter pour une grève nationale a été prise. Elle se veut une occasion pour que les concernés réclament, à nouveau, leur « intégration dans des postes permanents ainsi que le payement de leurs arriérés de salaires », selon lui.

En dépit des cris de détresse et des actions entamées par ces enseignants, les responsables concernés font toujours la sourde oreille et continuent dans leur logique de précarisation de l’emploi, et ce avec le maintien, annuellement, de plus de 20% des postes budgétaires dans le secteur de l’éducation sous forme d’enseignants contractuels ou de pré-emploi.

Selon la ministre, les contractuels n’ont pas le droit aux primes et ne sont pas payés pour leur congé d’été. La plate-forme de revendications des enseignants contractuels et vacataires tourne autour de l’intégration de tous les contractuels avant l’organisation du concours de recrutement et le payement immédiat des salaires de tous les enseignants contractuels.

Ces protestataires dénoncent la précarisation du métier d’enseignant. Cette catégorie de travailleurs veut, à travers ce mouvement de protestation, exiger « la possibilité de bénéficier du salaire du congé annuel, comme le stipulent les lois régissant le monde du travail, ainsi que le versement de leurs arriérés de salaires ».

La plate-forme de revendications des enseignants contractuels s’articule également autour de « la régularisation de la situation des enseignants contractuels et leur intégration, ainsi que l’amélioration de leur situation pédagogique et sociale ».