Les enlèvements et actes terroristes se multiplient,Le Sahel s’embrase de nouveau

Les enlèvements et actes terroristes se multiplient,Le Sahel s’embrase de nouveau

L’armement lourd tous calibres, y compris des lance-roquettes, se multiplie

L’Algérie avait averti à plusieurs occasions sur une recrudescence des actes subversifs.

Une démonstration de force, ou simple plaisir pour les festivités marquant le 51e anniversaire de l’indépendance? La question intervient à la suite d’un défilé militaire imposant organisé par les autorités militaires mauritaniennes, vendredi dernier, à l’occasion de la fête de son indépendance qui sera célébrée demain. C’est en présence du président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, des dignitaires du régime, de représentants militaires d’autres pays, dont la France, et d’un public nombreux, que se déroulera le défilé. Il n’en demeure pas moins que cette démonstration s’annonce au moment où le pays est en lutte contre le terrorisme. Armement lourd tous calibres, y compris des lance-roquettes multiples récemment acquis, chars à chenilles et avions d’attaque au sol achetés pour l’essentiel depuis 2010, avions d’entraînement militaire (Tucanos de fabrication brésilienne, SF260 de fabrication italienne), des avions d’observation, de transport de troupes, de logistiques et de parachutages, ainsi que des hélicoptères ont été présentés. Un journaliste de l’AFP rapporte qu’il a constaté également, la participation à la parade des membres des Groupements spéciaux d’intervention, formés pour la lutte antiterroriste et dont l’essentiel est déployé dans des zones désertiques aux frontières avec le Mali, régions où évoluent essentiellement les groupes terroristes et les réseaux qui s’adonnent à diverses formes de trafic. Ce défilé, à signaler, intervenait au lendemain de l’enlèvement de deux géologues français au nord du Mali, comme rapporté dans notre édition d’hier. A ce propos, le parquet de Paris vient d’ouvrir une enquête préliminaire. Selon toujours l’AFP, les enquêteurs sont déjà sur place. A ce titre, des perquisitions pourraient être rapidement menées au domicile des deux victimes. Ces derniers ont été enlevés dans la nuit de jeudi à vendredi de l’hôtel Hombori, par des éléments armés et emmenés vers une destination inconnue. Une patrouille mixte composée de militaires maliens et français avait effectué une tournée dans l’espoir de retrouver des indices. Hier, ce sont cinq hélicoptères de l’armée française qui ont atterri le matin à Gao pour participer aux recherches des deux otages. L’enlèvement des deux Français jeudi, a été suivi vendredi par la mort d’un touriste allemand à Tombouctou, également dans le nord du Mali, tué par des hommes armés qui ont aussi enlevé trois personnes, l’un ayant la double nationalité britannique-sud-africaine, les deux autres étant un Suédois et un Néerlandais. C’est dire que toutes les prévisions annoncées par des sources sécuritaires, à l’ombre de la crise libyenne, se confirment de plus en plus. En effet, dans nos précédentes publications, des sources très au fait des nouvelles donnes au niveau de la zone du Sahel, avaient confié que les opérations des prises d’otages allaient se multiplier et de prévenir sur une complication de la situation sécuritaire dans cette région. L’Algérie, qui avait averti à plusieurs occasions sur une recrudescence des actes subversifs, avait pris ses dispositions pour affronter les nouveaux défis, mettant en garde la communauté régionale et internationale.

Par ailleurs devant une telle situation visant à imposer le chaos dans cette zone, un premier groupe d’une dizaine de touristes étrangers a été évacué samedi par avion de Tombouctou au lendemain de la mort du ressortissant allemand et de l’enlèvement des trois autres Européens.

Ces touristes ont été évacués vers Mopti, au sud de Tombouctou, dans un avion affrété par le gouvernement malien, un deuxième groupe d’une dizaine de personnes devait être évacué plus tard dans la journée vers la capitale Bamako, rapporte l’AFP. Désormais, ce sont pas moins de neuf ressortissants étrangers, dont six Français, qui sont détenus au Sahel et s’ajoutent à ce chiffre deux autres Européens enlevés au sud de l’Algérie, à Tindouf et Tamanrasset. Les réactions ne tarderont pas à tomber et c’est le président nigérian Goodluck Jonathan, tout en dénonçant l’assassinat du ressortissant allemand et l’enlèvement des autres victimes, qui affirme à l’issue d’un entretien à Paris avec Nicolas Sarkozy que «la France et le Nigeria allaient coopérer plus étroitement pour lutter contre le terrorisme qui sévit dans cette région d’Afrique» et d’ajouter: «Avec M.Sarkozy, nous avons parlé de la lutte contre le terrorisme dans la sous-région du golfe de Guinée et nous allons travailler plus étroitement avec la France pour mieux contrôler l’avancée du terrorisme dans cette région». Le Nigeria, qui connait aussi de gros problèmes d’insécurité et d’actes terroristes, fait face à une grande menace. A ce propos, le président nigérian souligne en évoquant la recrudescence des attentats dans son pays: «Il y a les problèmes de terrorisme dans le golfe de Guinée au sud du Nigeria. Nous savons bien que le terrorisme est devenu une question mondiale, nous avons besoin d’assistance pour le combattre, et un grand nombre d’acteurs de Boko Haram, un mouvement islamiste au Nigeria, impliqué dans de récentes violences meurtrières, avaient été arrêtés. Nous sommes sur le point de juguler cette crise. Cette organisation comme pour les réseaux de trafic de tout genre, ainsi que l’organisation des Chebab de la Somalie travaillent de concert avec la nébuleuse Al Qaîda au Maghreb Islamique. D’ailleurs, ce sont deux contrebandiers qui ont été les principaux complices de ces derniers enlèvements confient des sources. Il s’agit d’Amar Ag Amnoukel et un certain Abdel Karim.