Les enjeux des marchés du gaz pour l’Algérie, Les douloureux arbitrages entre exportation et consommation

Les enjeux des marchés du gaz pour l’Algérie, Les douloureux arbitrages entre exportation et consommation
les-enjeux-des-marches-du-gaz-pour-lalgerie-les-douloureux-arbitrages-entre-exportation-et-consommation.jpg

La majorité des intervenants s’inquiétait de voir l’indexation des prix du gaz sur ceux du pétrole, qui poursuivent leur chute libre, laissant présager une baisse des recettes financières pour le budget de l’État.

 

Les travaux du workshop sur “Les marchés mondiaux de gaz naturel : enjeux, stratégies d’acteurs et impacts”, organisés par l’École préparatoire en sciences économiques commerciales et sciences de gestion d’Oran et l’Association algérienne de l’industrie du gaz se sont poursuivis, hier à Oran, avec comme principal débat le futur modèle de consommation énergétique pour l’Algérie ? En effet, la veille, la majorité des intervenants s’inquiétait de voir l’indexation des prix du gaz sur ceux du pétrole, qui poursuivent leur chute libre, laissant présager une baisse des recettes financières pour le budget de l’État alors que les programmes de développement et les prévisions de consommation interne de gaz naturel augmentent dans le même temps. Cette situation de croissance des besoins énergétiques a été mise en relief par Mme Seghali de Sonelgaz qui évoquera les prévisions de demande de gaz pour la consommation interne pour les différents usages atteignant “environ

25 milliards de m3 en 2013, contre

LG Algérie

14 milliards en 2003, soit une évolution moyenne annuelle de 6%”, tandis que “la consommation de gaz dans les centrales électriques, pour la production d’électricité, a atteint environ 14 milliards de m3 en 2013, contre 9 milliards de m3 en 2003, soit une évolution moyenne annuelle de 4%”. Ainsi, les prévisions pour 2030 situent les besoins cumulés en gaz pour la production d’électricité, avec l’introduction des énergies renouvelables, à près de 366 milliards de m3.

Du côté du ministère de l’Énergie, on estime que la consommation domestique de gaz naturel sera doublée ou quadruplée d’ici à 2040, d’où les

demandes autour de la nécessité d’avoir un débat public sur le modèle de consommation énergétique de l’Algérie avec les arbitrages politiques qui s’y rattachent, alors que certains, dans la salle, mettaient en relief le poids des lobbies internationaux dans les choix énergétiques. C’est à nouveau le professeur Abderrahmane Mebtoul qui regrette cette absence de débat et qui annonce les arbitrages à tenir pour asseoir l’indépendance énergétique du pays et assurer le futur des générations. Alors que 35% des recettes du groupe Sonatrach proviennent du gaz, et même si Ahmed Mecheraoui, du ministère de l’Énergie, nous affirmait encore hier que la garantie et la sécurité des besoins énergétiques du pays étaient assurées pour l’avenir, les pouvoirs publics ne pourront éviter, semble-t-il, de revoir leur politique de soutien aux prix.

Un arbitrage urgent que s’apprêterait à prendre le chef du gouvernement pour compenser la perte des quelque 30 milliards de dollars dus à un baril de pétrole à 75 dollars. Ainsi, nos interlocuteurs affirment qu’une commission sera mise en place pour réviser et traiter du dossier des subventions qui représentent 28% du PIB jusqu’ici. L’implication pour les consommateurs est certaine, d’où la difficulté des pouvoirs publics à annoncer officiellement les fameux choix et arbitrages appelés de tous leurs vœux par les experts, comme ils nous l’ont expliqué.

D. L