Les enfants mendiants trop nombreux à annaba

Les enfants mendiants trop nombreux à annaba

Les enfants mendiants sont de plus en plus nombreux dans la ville de Annaba qui impose aux passants un décor des plus tristes et inquiétants. Inconscients, ils sont généralement « affectés » par des adultes à des points préalablement étudiés et ciblés.

Selon certains habitants de la ville, ce qui n’était qu’un simple problème est en train de se transformer en un véritable fléau. Ces enfants font tout pour ne pas être reconnus, selon les aveux de certains d’entre eux et sont partout, s’adonnant à leur « activité » avec sérieux et un grand… professionnalisme.

De plus en plus le nombre de mendiants, âges et sexes confondus, est important dans la ville de Annaba où se côtoient étrangement l’aisance et la misère, et où l’absence de prise en charge de ces personnes, dont la plupart présentent aux passants une mine des plus tristes et suscitant en même temps pitié et colère, se fait ressentir. On les trouve un peu partout, à l’entrée des mosquées, des boulangeries, commerces alimentaires (fast-food, restaurants, pizzerias, etc..).

Certes, le chômage et la pauvreté qui ont pris, durant ces dernieres années, des proportions inquiétantes dans cette ville qui semble être envahie par cette nouvelle catégorie « de travailleurs d’un genre nouveau « , constitue, pour de nombreux citoyens interrogés, la principale cause à l’origine de cette effroyable situation. Mais, n’empêche, estiment-ils, que leur nombre devient de jour en jour incontrôlable.

Au moment ou les droits de l’enfant semblent être d’actualité, la triste réalité vécue par de nombreux innocents de par le monde vient contredire toutes les actions menées jusque-là et fait qu’ils s’imposent, aujourd’hui, avec force aux passants qui constatent avec impuissance et désespoir la prolifération de ces gosses faisant face aux innombrables contraintes socio-économiques auxquelles font face leurs pays, particulièrement ceux dits en voie de développement, situation qui leur impose de vivre de plus en plus difficilement cette période d’innocence, censée leur apporter épanouissement sur tous les plans .

S’accrochant aux bras des fidèles sortant de la mosquée Erahmane, sise en plein centre-ville, tentant de leur soutirer le maximum de sous, ces petits ne lâchent prise que lorsqu’ils sont satisfaits.

Certes, nombreux d’entre-eux furent « contraints » à « se débarrasser » trop tôt de leur enfance et à « envahir » le monde des adultes, en vue de subvenir aux besoins de leurs familles dont plusieurs ont dépassé de loin le seuil du dénuement sans que cela semble déranger qui que ce soit, affirment certains citoyens, interrogés, pour la circonstance, par notre quotidien, mais autant de mendiants enfants à Annaba est inconcevable.

A croire qu’ils ont tous choisi la même ville pour y élire domicile. Leur nombre est devenu impressionnant depuis ces trois dernières années.

Avant, ces pauvres innocents n’étaient que des « accompagnateurs » d’adultes que ces derniers installent insidieusement à leurs côtés pour attendrir les passants. Aujourd’hui, on assiste à un nouveau décor dans lequel les acteurs ne sont que des enfants, livrés à leur triste sort sans sembler inquiéter qui que ce soit.

Les services sociaux concernés directement par ce problème devraient s’en mêler un peu plus sérieusement, a-t-on soutenu. La déperdition scolaire, la délinquance juvénile, la mendicité, la toxicomanie et divers autres phénomènes sociaux en rapport avec le monde de l’enfance, qui enregistrent d’année en année une hausse vertigineuse, sont, a par ailleurs, précisé un psychologue de la région, des indices palpables qui dénotent d’une manière claire le malaise qui ronge ces jeunes innocents.

Le seuil inquiétant, ainsi atteint, a poussé les spécialistes et autres représentants de divers secteurs (médical, juridique, social, etc.…) à tirer la sonnette d’alarme à chaque fois que l’opportunité leur est donnée, et ce, dans le but d’attirer l’attention sur la gravité de la réalité que vivent ces enfants ainsi que l’urgence d’une prise en charge adéquate de cette frange de la société.