Si aujourd’hui l’enfance pose de sérieux problèmes urgents et cruciaux dans notre pays, il n’en demeure pas moins que cette tranche de la population qui ne cesse de s’accroitre nécessite une réelle prise en charge et une attention soutenue.
En constante mutation, notre société continue d’être secouée par les coupures des liens, avec ses constances et il semble que la nouvelle jeunesse soit livrée à elle-même et n’est pas à l’abri des déséquilibres psychiques à l’exemple du rejet de l’environnement social, de la marginalisation, voire même de la cellule familiale, ce qui implique l’exode rural, le déracinement, le chômage, la misère sociale, à l’instar des autres régions du pays.
L’enfance à Oran continue de subir les affres des fléaux sociaux, où la violence, l’alcool et la drogue se sont implantés doucement et insidieusement. Le mouvement associatif sensé assister cette frange de la société continue de se faire rare ou de briller par son absence sur le terrain. Aujourd’hui les poubelles, la rue, les décharges publiques restent le milieu d’une grande partie des enfants. Pour eux, c’est la meilleure manière de travailler et de faire face à leur misère.
Au niveau de ces lieux « décharges publiques », c’est la grande fête pour les abonnés, une découverte pour les nouveaux qui ne cessent de grossir les rangs au fil des jours. Joie, tristesse, angoisse, déception marquent ces visages à la recherche d’un quelconque produit ou moyen de subsistance.
A la décharge de la rue des Aurès, ex la Bastille, le spectacle est saisissant, des dizaines de gosses, pas plus haut que trois pommes, passent au peigne fin des tonnes d’ordures ménagères : pains rassis, chiffons, flacons, bidons en plastique, vêtements et chaussures usées, soit une véritable opération de ratissage, avant le passage du bulldozer. Les enfants fouillent les ordures et leurs efforts sont récompensés par quelques trouvailles.
L’arrivée du bulldozer disperse les attroupements, certains enfants sont mécontents, d’autres au risque de se faire écraser, font une dernière incursion sur les tas d’ordures malgré les dangers qui les guettent à tout moment. Dès la tombée de la nuit, la décharge retrouve son calme, mais parfois dans ce noir lugubre et ce décor si triste, des ombres fouineuses, parcourent la décharge à la lueur de lampes et de torches.
La décharge publique continue de fort belle manière de constituer quotidiennement un rassemblement d’enfants, victimes de la pauvreté et de la misère. Aujourd’hui, cette décharge constitue un moyen de survie pour ces enfants. La responsabilité incombe à tout un chacun pour faire évoluer les enfants dans un environnement meilleur et développer sa personnalité dans une société saine, afin de lui faire éviter les dangers multiples auxquels il est exposé quotidiennement.
Medjadji.H