L’Algérie amorce une dynamique d’énergie verte en lançant un programme ambitieux de développement des énergies renouvelables (EnR) et d’efficacité énergétique. Cette vision du gouvernement algérien s’appuie sur une stratégie axée sur la mise en valeur des ressources inépuisables comme le solaire et leur utilisation pour diversifier les sources d’énergie et préparer l’Algérie de demain.
Grâce à la combinaison des initiatives et des intelligences, l’Algérie s’engage dans une nouvelle ère énergétique durable. Le programme consiste à installer une puissance d’origine renouvelable de près de 22 000 MW entre 2011 et 2030 dont 12 000 MW seront dédiés à couvrir la demande nationale en électricité et 10 000 MW à l’exportation. L’exportation de l’électricité est toutefois conditionnée par l’existence d’une garantie d’achat à long terme, de partenaires fiables et de financements extérieurs.
A la faveur de ce programme, les énergies renouvelables se placent au coeur des politiques énergétique et économique menées par l’Algérie : d’ici 2030, environ 40% de la production d’électricité destinée à la consommation nationale sera d’origine renouvelable. En effet, l’Algérie compte se positionner comme un acteur majeur dans la production de l’électricité à partir du solaire photovoltaïque et du solaire thermique qui seront les moteurs d’un développement économique durable à même d’impulser un nouveau modèle de croissance.
Le potentiel national en énergies renouvelables étant fortement dominé par le solaire, l’Algérie considère cette énergie comme une opportunité et un levier de développement économique et social, notamment à travers l’implantation d’industries créatrices de richesse et d’emplois. Comparativement, les potentiels en éolien, en biomasse, en géothermie et en hydroélectricité sont beaucoup moins importants. Cela n’exclut pas pour autant le lancement de nombreux projets de réalisation de fermes éoliennes et la mise en oeuvre de projets expérimentaux en biomasse et en géothermie.
Le programme des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique est développé en cinq chapitres :
les capacités à installer par domaine d’activité énergétique ;
le programme d’efficacité énergétique ;
les capacités industrielles à développer pour accompagner le programme ;
la recherche et le développement ;
les mesures incitatives et règlementaires.
Le programme inclut la réalisation, d’ici 2020, d’une soixantaine de centrales solaires photovoltaïques et solaires thermiques, de fermes éoliennes et de centrales hybrides. Les projets EnR de production de l’électricité dédiés au marché national seront menés en trois étapes :
Une première étape, entre 2011 et 2013, sera consacrée à la réalisation de projets pilotes pour tester les différentes technologies disponibles ;
La seconde étape, en 2014 et 2015, sera marquée par le début du déploiement du programme ;
La dernière étape, de 2016 à 2020, sera celle du déploiement à grande échelle.
Ces étapes consacrent la stratégie de l’Algérie qui vise à développer une véritable industrie du solaire associée à un programme de formation et de capitalisation qui permettra, à terme, d’employer le génie local algérien et d’asseoir un savoir-faire efficient, notamment en matière d’engineering et de management de projets. Le programme EnR, pour les besoins d’électricité du marché national, permettra la création de plusieurs milliers d’emplois directs et indirects. Aujourd’hui, les besoins énergétiques de l’Algérie sont satisfaits, presque exclusivement, par les hydrocarbures, notamment le gaz naturel, énergie la plus disponible. Il n’est donc fait appel aux autres formes d’énergie que lorsque le gaz ne peut pas être utilisé. A long terme, la reconduction du modèle national de consommation énergétique actuel peut rendre problématique l’équilibre offredemande pour cette source d’énergie.
Les niveaux des besoins en gaz naturel du marché national seraient de l’ordre de 45 milliards de m3 en 2020 et de 55 milliards de m3 en 2030.A ces besoins s’ajoutent les volumes dédiés à l’exportation dont les revenus contribuent au financement de l’économie nationale. De même, la production d’électricité devrait se situer entre 75 à 80 TWh en 2020 et entre 130 à 150 TWh en 2030. L’intégration massive du renouvelable dans le mix énergétique constitue en ce sens un enjeu majeur en vue de préserver les ressources fossiles, de diversifier les filières de production de l’électricité et de contribuer au développement durable.
Toutes ces considérations justifient la forte intégration, dès aujourd’hui, des énergies renouvelables dans la stratégie d’offre énergétique à long terme, tout en accordant un rôle important aux économies d’énergie et à l’efficacité énergétique. Ce dernier volet permet, à travers une bonne maîtrise du rythme de croissance de la demande, une meilleure planification des investissements nécessaires à la satisfaction des besoins énergétiques. Le programme d’efficacité énergétique consiste, principalement, en la réalisation des actions suivantes :
l’amélioration de l’isolation thermique des bâtiments ;
le développement du chauffe-eau solaire ;
la généralisation de l’utilisation des lampes à basse consommation ;
la substitution de la totalité du parc de lampes à mercure par des lampes à sodium ;
la promotion du GPL/C et du GN/C ;
la promotion de la cogénération ;
la conversion au cycle combiné des centrales électriques quand cela est possible ;
la réalisation de projets de climatisation au solaire ;
le dessalement des eaux saumâtres.
Le programme de développement des énergies renouvelables revêt un caractère national et touche la majorité des secteurs d’activités. Sa mise en oeuvre, placée sous l’égide du ministère de l’énergie et des mines, est ouverte aux opérateurs publics et privés. La volonté des pouvoirs publics de promouvoir les EnR se traduit, par ailleurs, par la mise en place d’un commissariat aux énergies renouvelables qui a la charge de coordonner l’effort national en la matière.
C’est dans le cadre de cette dynamique de promotion et de développement des EnR et de l’efficacité énergétique que s’inscrit ce document de vulgarisation qui répertorie les projets et les ambitions de l’Algérie en matière de développement durable et d’énergies vertes.