Les émeutiers mineurs,Une nouvelle équation sécuritaire

Les émeutiers mineurs,Une nouvelle équation sécuritaire

Suite aux différentes études menées sur les affaires dans lesquelles les mineurs étaient impliqués, les services de la Gendarmerie nationale avaient mis en garde, en 2003, contre ce phénomène de mineurs présentant un danger et risquant de devenir de véritables criminels.

Après les dernières émeutes à travers le territoire national, les autorités sécuritaires organisent des réunions d’évaluation et établissent des rapports de situation dans le souci de prendre des mesures urgentes contre les auteurs impliqués dans des manifestations violentes.

Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, a indiqué avant-hier que les actes de violence constatés à travers des villes et localités du pays sont des «agissements criminels». «Ce sont des agissements criminels à travers lesquels des jeunes se sont attaqués à des édifices publics et ont pillé des commerces.»

Le constat des observateurs nationaux et étrangers reste très amer par l’implication directe de mineurs dans ces émeutes. Dans ces réunions d’évaluation de la situation, les enquêteurs de la police judiciaire des deux corps de sécurité (gendarmerie et police) sont confrontés à une nouvelle frange d’émeutiers qui ne dépassent pas l’âge de 17 ans

En effet, selon un officier de la police judiciaire, «c’est une situation très sensible qui a fait son apparition depuis ces deux dernières années». Et d’ajouter que «la majorité des émeutiers sont des jeunes garçons dont l’âge varie entre 12 et 18 ans».

Le constat a été fait à travers toute les villes d’Algérie ayant été touchées par ces dernières émeutes. Ils sont des jeunes sans emploi, chômeurs, certains ayant même visité déjà les locaux des services de sécurité pour saccage et vols. Malheureusement, ils sont en totalité des mineurs violents qui ne reculent devant rien. Ils sont devenus, par la force des choses, des jeunes délinquants criminels manipulés pour des raisons obscures.

Cette frange de jeunes existe aujourd’hui et, nous le savons tous, ils sont dans toutes nos villes d’Algérie. Il suffit d’un rien pour qu’ils sortent manifester et saccager tout ce qui se trouve sur leur passage sans raison ni idéal. C’est le cas durant ces dernières manifestations qui ont mis à genou le pays durant 6 jours.

La totalité de ces manifestants sont des jeunes mineurs censés êtres éduqués et protégés. Contrairement à cela, ces jeunes mineurs affrontent les forces de l’ordre, délestent les citoyens, saccagent, volent et enflamment les édifices publics, centre de santé, écoles, bureaux de poste, sièges de l’APC, lieux commerciaux, usines de production, moyens de transport, etc.

Le constat est conforté par des études sur le cas déjà établis durant les années 1980 où les services de la gendarmerie ont mis en garde les autorités sur le risque qui pourrait provenir des mineurs délinquants.

En effet, il faut souligner d’abord que les différentes études et statistiques établies précédemment par l’ONS montrent que «le pays s’est retrouvé confronté à un immense problème de délinquance des mineurs qui a permis l’enregistrement des chiffres en augmentation triplée vu que le nombre des affaires traitées augmente».

Les statistiques démontrent que les problèmes socioéconomiques, tels que le chômage, la pauvreté et la déperdition scolaire, sont toujours la cause de la délinquance. Cependant, il y a lieu de constater que le phénomène demeure toujours malgré une évolution et une croissance considérables au niveau socioéconomique depuis la dernière décennie.

De leur côté, les forces de la gendarmerie démontrent, à travers leurs études menées sur le nombre de mineurs arrêtés durant les dernières années, que ce phénomène «revient au manque d’éducation des parents, leur ascendance sur leurs enfants et la perdition scolaire.

L’absence d’une politique de prévention ne fera qu’augmenter le chiffre des affaires liées aux mineurs, et si aujourd’hui nous avons affaire à des mineurs inoffensifs, demain, la société sera confrontée à de véritables criminels».