Les dégâts enregistrés lors des émeutes ont fait craindre le pire à beaucoup de commerçants. Ils attendent le retour définitif au calme et la fin de toute austérité.
Dans le quartier de Sidi Yahia, en contrebas de Hydra, des commerçants n’ont pas encore rouvert. La crainte de la résurgence de nouvelles émeutes plane encore, notamment depuis que leurs voisins ont été la cible de pillages et de destructions.
A l’image de la banque BNP Paribas et du magasin de montres de luxe Festina, la majorité des commerçants veulent que les esprits soient entièrement apaisés pour reprendre leur activité. «Je pense qu’il serait plus intelligent de laisser la colère s’estomper que de reprendre le travail», indique Hicham, vendeur de vêtements.
En effet, lors d’une tournée effectuée hier dans le secteur en question, les commerçants n’étaient pas entièrement rassurés, même si le calme est revenu dans la capitale. La continuation des troubles dans d’autres villes du pays peut encore alimenter les tensions et donner place à de nouvelles émeutes, et par conséquent à de nouveaux dépassements.
Ahmed, cafetier, déclare : «Je peux comprendre la colère des jeunes. Après tant d’années d’exclusion, ce qui vient de se passer était inévitable. Seulement, leur manière de s’exprimer est regrettable. Je ne suis pas d’accord avec la destruction de biens publics ou privés.
Les émeutes, qu’elles soient manipulées ou pas, sont le résultat d’un malaise social. Moi pour l’instant, je préfère laisser les rideaux baissés, en attendant que le calme revienne, dans les esprits et dans les quartiers.»
M. B.