Les émeutes en Algérie inquiètent les investisseurs

Les émeutes en Algérie inquiètent les investisseurs
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Les émeutes sociales qui secouent l’Algérie depuis vendredi, sur fond de hausse brutale des prix des produits de base, inquiètent aussi bien les investisseurs locaux qu’étrangers, écrit lundi le journal économique français +La Tribune+.

Ces violentes émeutes, qui ont fait cinq morts et près de 800 blessés ainsi que d’ »importants dégâts matériels », ont « replongé l’Algérie dans l’instabilité sociale », ce qui est de nature à « ternir encore davantage l’image de l’Algérie à l’étranger », estime le quotidien.

Il souligne que dans ce contexte, « les investisseurs nationaux et étrangers s’inquiètent pour la sécurité de leurs installations et leur avenir dans le pays ».

Des installations de groupes étrangers, notamment français, ont été endommagées, selon le quotidien.

Les manifestants, indique-t-il, ont notamment saccagé des agences bancaires dont celles de Société Générale Algérie, incendié l’usine de Coca-cola près d’Alger, des concessionnaires automobiles (Renault) et pillé des magasins franchisés (Festina, Nike, Adidas).

« Nous sommes inquiets, la situation sociale est mauvaise », affirme le directeur général de la filiale d’un grand groupe français, cité par le quotidien.

« Nous n’avons pas encore établi le bilan, mais les dégâts occasionnés à l’économie par ces émeutes sont énormes », indique, de son côté, Réda Hamiani, président du Forum des chefs d’entreprise (FCE), la plus importante organisation patronale du pays.

Il reconnaît toutefois que lorsqu’ »on voit les scènes de destruction diffusées par les chaînes de télévision du monde entier, ça donne l’image d’un pays où règne le désordre et d’une jeunesse sans espoir ».

La France avait appelé, la semaine dernière, ses ressortissants résidant ou voyageant en Algérie à observer des mesures de précaution en raison des émeutes, rappelle le quotidien, notant que beaucoup d’hommes d’affaires étrangers ont annulé depuis leurs voyages en Algérie.

« Pour calmer le front social », le gouvernement algérien a décidé de supprimer, jusqu’en août, plusieurs taxes sur le sucre et l’huile, deux produits touchés par une hausse importante des prix.

« Le gouvernement a réagi comme d’habitude, dans l’urgence, en modifiant des lois et en renonçant à la lutte contre l’informel, accentuant l’insécurité juridique qui fait très peur aux investisseurs », estime le directeur d’un cabinet de consultants, cité par La Tribune. « Les problèmes de fond n’ont pas été évoqués », déplore-t-il.

Selon La Tribune, le gouvernement algérien n’aurait donc pas apporté de réponses au « marasme social et au désespoir de la majorité des jeunes (27 ans est l’âge moyen en Algérie contre 40 ans en France), qui n’ont ni travail, ni loisirs, ni perspectives ».