Les Elus sombreraient-ils dans l’indifférence? Le froid menace des populations entières

Les Elus sombreraient-ils dans l’indifférence? Le froid menace des populations entières
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Selon les météorologues, cet hiver sera très rude

Il n’y a plus de temps à perdre. L’hiver s’installe doucement et les élus ne doivent pas s’éterniser dans des stratégies d’alliance. Tous doivent se mettre au travail pour éviter une nouvelle catastrophe.

Les météorologues ont fait leur pronostic de l’hiver à venir en Algérie. Un aperçu de ce que pourront être le mois de décembre en cours, et les mois de janvier et février 2013. Ce sera un retour des conditions plus rigoureuses que l’hiver dernier.

«Il est probable que nous ayons des conditions hivernales plus rigoureuses cette année en comparaison avec ce qui nous a été offert l’an dernier. Il s’agira nécessairement de conditions éprouvantes. Les conditions déjà très pénibles de l’hiver dernier étaient inhabituelles; alors que cette année, il est fort probable qu’il sera encore plus dur», ont expliqué les météorologues.

Jusque-là rien d’étonnant si ce n’est le fait de l’expression de Dame Nature avec un hiver tout simplement naturel. Ce qui est plutôt étonnant réside dans la façon avec laquelle les Algériens affronteront les vagues de froid et les neiges qui arrivent.

Il faut savoir qu’en temps normal, les APC se mobilisent et se préparent pour parer à toute catastrophe qui risquerait de survenir. Les élus seront installés dans leurs fonctions en plein hiver. Les électeurs ont bel et bien voté pour élire leurs représentants communaux, ceux qui prendront en charge la gestion de leur commune et entre autres la gestion d’un hiver qui s’annonce sérieusement rigoureux.

Sauf qu’au lieu que les heureux élus s’installent honnêtement et se retroussent les manches pour rattraper un retard très criant dans toutes les collectivités sur l’ensemble du territoire national, ils relèguent l’intérêt des populations entières au second plan pour se laisser emporter par une autre vague… celle des alliances qui en fin du compte annonce «un tsunami» de blocages qui toucherait près de 1000 communes.

Voilà où nous en sommes dix jours après que les Algériens aient voté pour leurs futurs élus. L’Algérien risque de vivre un des hivers les plus dangereux qui tournerait à la catastrophe.

Des centaines de communes enclavées et habituées aux rigoureux hivers vont se retrouver ainsi dans un blocage absolu. Et avec un hiver tel qu’annoncé par les météorologues, il y a de quoi se tenir le ventre.

Déjà, l’année passée, avec des assemblées communales bien fonctionnelles, la majorité des communes dans pratiquement une vingtaine de wilayas ont failli connaître des catastrophes humanitaires. Et encore, à vrai dire on l’a connu, compte tenu du bilan de la vague de froid qui a frappé le nord du pays. Nul

n’oubliera, à l’exception de ces representants fraîchement élus qui par faute d’alliance autour de l’intérêt de leurs citoyens s’embourbent dans des mésententes politico-égoïstes qui n’accouchent que «blocage sur blocage».

L’hiver de l’année passée était une catastrophe nationale. Dans une vingtaine de wilayas, le constat est horrible: Routes coupées, coupures de courant, ruptures d’approvisionnement en gaz butane et jusqu’aux pénuries de nourriture et de médicaments, les populations qui habitent les zones les plus sérieusement touchées par les chutes de neige ont vécu l’enfer.

La situation a révélé alors qu’il a suffi d’une vague de froid inhabituelle et de quelques centimètres de neige pour que se dévoile une chaîne d’impréparations et d’incompétences.

Le sinistre bilan résonne encore quelque part ou y a toujours un peu de conscience: près d’une centaine de personnes sont mortes en deux semaines en raison de fortes chutes de neige et d’une baisse des températures…

Pour cette année, dès son entrée déjà, en début du mois de novembre passé, l’hiver a annoncé la couleur: pertes humaines et matérielles, routes coupées, voies ferroviaires endommagées, maisons inondées et habitations effondrées, le bilan ayant touché plusieurs régions au nord du pays était épouvantable.

Les dernières pluies qui se sont abattues sur la capitale, ont mis à nu plusieurs carences en ce qui concerne la gestion des collectivités comme d’ailleurs la réalisation des avaloirs et des réseaux de canalisation, et cela, à l’instar de plusieurs régions du pays.

C’est le constat que nous avons établi dans la majorité des localités à l’échelle nationale. Ce qui est urgent actuellement, c’est de savoir qui va gérer et comment cet hivers cette fois-ci?

Le vote pour les locales s’est traduit par l’absence de majorité dans 1150 communes où aucune majorité partisane n’a pu être dégagée.

Un émiettement du corps électoral dont les bénéficiaires restent le FLN et le RND qui ont obtenu respectivement 159 et 132 communes. Un nombre insignifiant puisque près de 1000 communes risquent de basculer dans le blocage.

Une nouvelle cartographie, conséquence de la loi sur les partis politiques, qui aura de graves conséquences sur la gestion des communes concernées.

Actuellement, le froid arrive, les températures baissent dans les communes situées en altitude et l’on assiste à toute forme de tractations pour la mise en place des exécutifs communaux. Ces tractations risquent de s’étaler dans le temps car il faut prendre en compte en plus de cette équation à plusieurs facteurs, d’autres calculs d’ordre partisan, tribal, personnel, affairiste, etc.

Enfin, rien qu’à voir le carnaval politique dans lequel baigne la majorité des communes dans l’ensemble des wilayas du pays, on a déjà un avant-goût de ce que les populations auront à subir.

L’intérêt des populations ne semble pas préoccuper les nouveaux élus aux commandes des affaires des communes. Il ne faut surtout pas oublier que la majorité des Algériens n’ont pas voté et c’est l’élément révélateur sur ce qui nous attend très prochainement. Un hiver très rigoureux avec des élus qui mettent à exécution leur programme de développement qui consiste en «le blocage»… Le peuple occupera certainement, cette fois-ci, non pas les isoloirs mais la rue de sa protesta.