Les élus se penchent sur le problème: Tizi ouzou a soif

Les élus se penchent sur le problème: Tizi ouzou a soif

Les populations sont soucieuses de l’équité dans la distribution du précieux liquide.

L’eau devient de plus en plus un souci majeur dans la wilaya de Tizi Ouzou. L’Assemblée populaire de wilaya qui se penche aujourd’hui sur le problème dans une session qui a débuté hier arrive à point nommé pour plusieurs raisons. Le début de l’été connaît déjà une relative raréfication de l’eau en plus de la baisse de niveau du barrage de Taksebt et des forages depuis les nappes phréatiques. Puis, vient la tendance générale à la sédentarisation des populations qui porte à la hausse le besoin en eau, alors que le mode rural d’antan ne nécessitait pas autant de consommation. Mais, ces problèmes ne sont pas aussi graves au point de faire planer le spectre des violences. Ce qui risque de provoquer des colères difficiles à maîtriser c’est plutôt la gestion catastrophique de cette ressource vitale.

L’ADE, malgré ses moyens et ses capacités techniques modernes, souffre du manque de ressources humaines au niveau de la base. Une rareté de compétences dans la gestion de l’eau au niveau local fait craindre le pire car le dossier de l’eau est très sensible contrairement à ce que pensent justement beaucoup de responsables d’antennes locales. Aussi la tendance à la raréfication de l’eau et l’augmentation des besoins pour les causes sus-citées risquent de provoquer des mouvements de colère qui se généraliseront au point de cause des dégâts énormes. Le danger est réel mais beaucoup de responsables au niveau local continuent de le sous-estimer au risque de nuire à la maison-mère et au pays en général. L’Algérie a investi plus que tous les pays africains pour l’autosuffisance en matière d’eau et ce n’est pas un petit responsable communal qui va entacher ces acquis par son incompétence caractérisée.

En effet, l’APW a bien fait de mettre ce dossier sur la table. L’heure est grave car l’eau c’est la vie. Aujourd’hui, au niveau des communes, les populations adaptées au mode de vie moderne ont besoin de plus d’eau. Malheureusement, cette adaptation jointe à la période de sécheresse a été accompagnée de la disparition des fontaines traditionnelles et des forages individuels. Les populations au niveau des communes ont, comme celles habitant les villes, besoin d’eau. Elles n’ont plus les moyens traditionnels pour se subvenir en cas de rareté dans les robinets. Les responsables au niveau des antennes doivent savoir que les populations sont soucieuses de l’équité dans la distribution. Si rationnement de ce liquide vital, il y a, il est évident que ces dernières ne contesteront pas la décision. Ce qu’elles ne sont pas prêtes d’accepter, c’est l’injustice caractérisée. Des villageois ne peuvent accepter de se voir privés alors qu’un autre village voisin est servi à satiété.

D’ailleurs, les conflits commencent à apparaître dans plusieurs villages. Avant-hier, c’est un village situé paradoxalement à deux kilomètres du barrage de Taksebt qui a fermé la RN12 à cause de l’absence de l’eau dans les robinets depuis plusieurs semaines. A Boudjima, le dossier de l’eau est une calamité. L’agence locale entre en conflit ouvert avec les populations. Cette semaine, certains villages se réunissent pour décider de la suite à donner à un manque d’eau injustifié de leur point de vue, car d’autres villages de la commune ont de l’eau. Beaucoup considéraient que les responsables de l’antenne locale sont dans une démarche qui consiste à sanctionner les villageois qui «osent» contester leur gestion. Le conflit risque de provoquer des dégâts et Boudjima n’est pas à des années lumière de Tizi Ouzou.