Les élèves et les parents s’en sont toujours plaint, Les cartables seront-ils moins lourds ?

Les élèves et les parents s’en sont toujours plaint, Les cartables seront-ils moins lourds ?

Chaque année, le nombre des matières et le poids des affaires scolaires constituent un véritable calvaire pour ceux qui prennent le chemin de l’école. Les choses changeront-elles cette année ? C’est le vœu partagé par la majorité des parents.

Chaque rentrée scolaire, c’est le même refrain : les cartables sont trop lourds. La décision de Mme Nouria Benghebrit, ministre de l’Education nationale, qui vient d’annoncer, à l’occasion du lancement de la nouvelle rentrée scolaire 2014/2015, une série de mesures où figure la réduction du poids du cartable de 30% pour les écoliers des 1re, 2e et 3e années secondaires a été bien accueillie. A ce sujet, M. Bachir Dellalou, président de la fédération des associations des parents d’élèves, a précisé que l’allègement du cartable touche tous les cycles scolaires. « C’est une mesure minimale qui ne suffit pas et ne résout pas tout à fait le problème », dira-t-il.

« On demande l’application des anciennes mesures prises par l’ex-ministre de l’Education nationale, M. Boubeker Benbouzid quant à l’installation de casiers dans les classes en faveur de chaque élève », a-t-il ajouté. Et de poursuivre : « On demande aussi de doter les élèves du double des manuels scolaires, l’un sera laissé en classe et le second servira pour la révision à la maison ». « De la sorte, les élèves n’auront plus de problème de poids relatif aux livres transportés au quotidien », a recommandé notre interlocuteur. Dans ce contexte, M. Allalou a annoncé que sa fédération a proposé, récemment, au ministère de tutelle, d’aller vers les tablettes numériques en vue de moderniser les séances de cours et de permettre aux étudiants de travailler à l’aise. « On propose de mettre en place des écoles pilotes à titre expérimental durant une année et si les résultats obtenus sont positifs, l’initiative sera généralisée dans toutes les écoles à l’échelle nationale », a suggéré le même responsable.

Les enfants en âge scolaire sont en pleine croissance et c’est en cette période que leur colonne vertébrale peut être affectée. Ainsi, la rentrée des classes devient, pour eux, synonyme de « fardeau ». Ce problème préoccupe, désormais, médecins, parents d’élèves et mêmes les enseignants. Selon le docteur Yahia R., médecin généraliste, la déformation de la colonne vertébrale peut évoluer chez de nombreuses personnes et devenir, par la suite, une scoliose dorsale à cause du poids que subit quotidiennement l’enfant. « Le mal de dos chez les enfants et les adolescents est devenu très fréquent et concerne un peu plus souvent les filles que les garçons » nous dit-il. « La scoliose dorsale peut affecter la qualité de vie des personnes atteintes, causant, notamment pour les élèves, des problèmes de santé et, parfois, un retard scolaire suivi par des difficultés d’assimilation » avertit notre interlocuteur. « Chargés d’une dizaine de livres et autant de cahiers, les cartables des écoliers, particulièrement ceux des collégiens, deviennent de plus en plus lourds » nous fait-il remarquer.

Le praticien tient à préciser que « le poids d’un cartable ne devrait, en aucun cas, dépasser les 10% du poids de l’élève au risque de provoquer de graves déformations de la colonne vertébrale ». Selon lui, pour un élève de 3e année primaire, dont la moyenne d’âge est de 8 ans avec un poids oscillant entre 25 et 30 kg, le poids du cartable ,parfois, constitue le quart du poids de l’écolier ». Selon le docteur Yahia R., 8 à 9 kg est le poids moyen d’un cartable. L’enfant peut alors le porter aisément sur le dos tous les jours. Pour ne pas subir les contraintes d’un tel fardeau, il préconise d’utiliser actuellement les cartables à roulettes, à traction, ou un sac à dos.

La complainte des parents

Selon Omar, père de trois filles scolarisées, chaque jour, il ressent la souffrance de ses enfants. « Chaque matin, j’ai mal à la place de mes filles contraintes de trimbaler des cartables remplis d’affaires », se désole-t-il. « Pourquoi ne pas utiliser un livre par table ? Les enfants s’arrangeront entre eux pour se relayer. Les élèves le ramèneront tour à tour évitant ainsi de tout prendre la matinée et l’après-midi. Trimballer ainsi ses livres matin et soir est fatigant » fait-il remarquer.

Saleha nous parlera de son fils confronté au même problème. « L’année passée, mon fils de 13 ans se plaignait de la lourdeur du cartable », dira- t-elle. « Il ne s’agit pas uniquement de livres mais certains enseignants exigent 2 à 3 cahiers volumineux de plus 288 pages parfois pour une seule matinée ». « J’ai essayé de l’aider à plusieurs reprises et je vous assure que j’ai eu des difficultés à soulever le cartable » déplore la dame. Que pourrait-on faire ? La plupart des parents d’élèves rencontrés à la sortie des établissements scolaires se disent dépassés. Certaines mères tiennent à accompagner quotidiennement leurs enfants à l’école pour soulager leurs douleurs et alléger la charge.

Des porteuses de cartables sont visibles chaque jour devant les écoles primaires et collèges. Le ministère de l’Education nationale avait encouragé, il y a quelques années, l’installation, dans les classes de cours, des casiers. Ils permettront aux écoliers de ranger leurs affaires personnelles. Cette initiative a un effet immédiat. Elle permettrait à l’ensemble des écoliers de laisser à l’école leurs cartables à midi pour minimiser leurs souffrances.

Rym Harhoura