Le rassemblement a été organisé par le Syndicat national des élèves
Ils étaient plusieurs centaines à se rassembler hier, devant l’annexe du ministère de l’Education nationale au Ruisseau (Alger).
Le silence radio du côté du ministère de l’Education nationale alors que la grogne juvénile enfle. Les élèves des classes de terminale en rogne. Hier, ils étaient plusieurs centaines à se donner rendez-vous devant l’annexe du ministère de l’Education nationale au Ruisseau (Alger), pour leur 4e rassemblement afin de réclamer une énième fois le seuil de programme. C’était via le réseau social Facebook que l’ordre du jour a été donné.
Le rassemblement a été organisé par le Syndicat national des élèves (SNE) créé par deux élèves de terminale. Ces derniers, par le biais de Facebook, ont publié un communiqué appelant tous les établissements scolaires à travers le territoire national à organiser des rassemblements pour exprimer leur inquiétude sur leur situation.
La colère des élèves s’est accentuée après l’annonce des examens pour dimanche. «Comment passer les compos alors qu’on n’a pas eu de cours ni de devoirs. On n’est pas prêts pour passer ces compos.» Dans ce contexte, ils ont fait savoir que les examens de dimanche seront boycottés. Un des lycéens a déclaré que c’est impossible de suivre le rythme infligé par les enseignants.
«Les profs nous donnent deux leçons en une heure? Comment voulez-vous assimiler deux leçons en une heure», s’est-il interrogé. «C’est impossible de suivre ce rythme, on n’arrive pas à ce concentrer», a-t-il ajouté. Ces derniers ont sollicité leurs enseignants, témoigne un autre élève en terminale, de baisser la cadence, ils répondent que le ministère les juge. «Les enseignants se préoccupent beaucoup plus pour la récupération de leur salaire que de l’avenir de ces élèves.» Sachant que le ministre de l’Education a promis aux enseignants grévistes de rendre le salaire qui leur a été soustrait pour chaque enseignant qui aura réussi à rattraper les cours perdus. D’après les élèves, le seul souci pour les enseignants est de récupérer leur gain. Pis encore, ils leur disent que ceux qui ont des difficultés à se concentrer n’ont qu’à s’orienter vers les cours particuliers à 1500 DA le mois. Alors que ce genre d’activité a été qualifié par le ministre en personne d’inadmissible et contraire à l’éthique.
Les bacheliers ont déploré la présence des forces de police qui les empêchent de marcher jusqu’au siège du ministère de l’Education. Ils étaient nombreux sur le lieu de rassemblement pour empêcher les lycéens à atteindre le siège du ministère.
Les élèves sont allés jusqu’à les supplier de les laisser marcher, en vain. «Si vous nous empêchez de marcher, personne ne va nous entendre et personne ne va s’occuper de notre cas». «On a été surpris par la présence de la police devant les lycées. Ils nous forcent même à rentrer dans les classes», s’est étonné un autre lycéen. Cette colère qui s’accentue de plus en plus est surtout due, selon les élèves, au mutisme de la tutelle. «On lui demande de s’adresser à nous. Il est le responsable de ce secteur, donc il doit réagir et répondre à notre principale revendication qui est la limitation des cours», a fulminé l’un des élèves, poursuivant qu’«on refuse que le scénario de l’année dernière se répète». Allusion faite à l’année précédente où les élèves se sont retrouvés devant le sujet de philosophie qui portait sur des cours non dispensés. Leur principale revendication demeure la même. La foule de plus en plus nombreuse. Les élèves arrivent des quatre coins d’Alger, ils réclament avec une seule voix, la «ataba». Face à cette situation qui est devenue inquiétante, l’annexe du ministère de l’Education a accepté de recevoir deux représentants des manifestants pour prendre part à leurs revendications. Une décision qui a conduit la foule au calme. Ceci dit, ils étaient unanimes et décidés à poursuivre la grève jusqu’à ce que cette revendication qui est la «ataba» leur soit accordée. «On demande au ministre de réagir maintenant et ne pas faire comme avec les syndicats, attendre plusieurs semaines pour décider.» Ils ont accusé, également, l’Association des parents d’élèves de ne pas jouer son rôle et d’avoir choisi le banc des accusateurs. «La solution est dans le camp du ministère. S’il veut régler la situation, il n’a qu’à nous accorder le seuil des cours à réviser. On ne lui demande pas la mer à boire», ont fulminé les élèves.