Chaque année, c’est la même épreuve
Ils revendiquent l’identification des leçons concernées par l’examen du Bac, tout en exigeant l’allègement des programmes scolaires.
Les classes de terminale sont en ébullition dans plusieurs wilaya du pays. Les contestataires revendiquent l’identification des leçons concernées par l’examen du Bac, tout en exigeant l’allègement des programmes scolaires. Chaque année, à la même période qui coïncide avec le début du deuxième semestre scolaire, les élèves des classes d’examens, soutenus par leurs parents, refusent de rejoindre leur classe en tenant des rassemblements devant leur établissement et les différentes directions de l’éducation.
A titre d’exemple, à Alger, Tipasa, Annaba, Boumerdès…et Tizi Ouzou, les élèves de terminale ont tenu, hier, des sit-in. Etant préoccupé par le taux de réussite au baccalauréat, synonyme à ses yeux de l’efficacité des réformes, le département de M.Baba Ahmed rassure les contestataires en prenant une batterie de mesures pour les amener à mettre fin à leur mouvement. Une pratique récurrente de la tutelle, qui fait du surplace, remettant ainsi en cause la crédibilité du baccalauréat.

D’ailleurs, le Conseil des lycées d’Algérie (CLA), s’interroge sur la crédibilité de l’examen du baccalauréat. «De plus en plus, la question de la crédibilité du Bac se pose avec acuité, puisqu’elle sacrifie l’avenir des milliers d’élèves», indique le porte parole du CLA,
M.Hakem Bachir. Et d’ajouter:
«Cette question de seuil des cours qui n’existe qu’en Algérie doit être supprimée.» Notre interlocuteur affirme que les élèves et la tutelle doivent se rendre à l’évidence que le programme comprend chaque année 35 semaines. Pour Messaoud Boudiba, chargé de la communication au Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest), ce phénomène de détermination du seuil des cours, connu depuis cinq ans n’est pas du tout dans l’intérêt des élèves. Au contraire, les élèves et leurs parents doivent demander d’assurer l’avancement normal des programmes. «Ils doivent savoir que cette pratique est au détriment de leur niveau scientifique, puisque le succès est le bagage scientifique et non pas le diplôme», insiste-il. «Nous sommes contre cette pratique qui est une transgression flagrante des normes internationales et surtout contre l’annonce des cours sur lesquels portent les examens de baccalauréat», ajoute M.Boudiba tout en affirmant qu’il est temps de protéger la valeur de cet examen qui reste la seule référence scientifique crédible en Algérie. Reconnaissant que l’erreur était la fixation le 30 avril 2012 du seuil des cours, ce qui a créé un grand problème chez les élèves qui ont fait leur possible pour ne pas entraver l’avancement des cours, le chargé de communication au Cnapest affirme que le contenu de l’examen doit être déterminé par la commission nationale chargée de suivre l’avancement des programmes au niveau national, et ce au niveau de tous les établissements. Les répercussions de la détermination du seuil des programmes apparaissent évidemment au niveau de l’Université, notamment en maths, physique et chimie. Ce sont les élèves qui ont travaillé toute l’année qui seront pénalisés. Cela se manifeste par un très bas niveau et un taux d’échec élevé à l’Université. Les enseignants de terminale, par ailleurs, sont obligés de terminer un programme trop chargé proposé par une commission nationale souvent loin du terrain. Ceci les soumet à une forte pression et les oblige à sauter des leçons pour éviter les problèmes. Au vu de la situation catastrophique de l’Université qui encourage davantage la médiocrité, la révision de l’examen du baccalauréat est devenue une priorité pour la réforme du système éducatif. Le Conseil des lycées d’Algérie propose ainsi d’organiser une deuxième session pour le baccalauréat au lieu de proposer deux sujets au choix. Le baccalauréat algérien malheureusement commence à perdre sa crédibilité, aussi bien sur le plan national qu’international.