Ils tombent de très haut
Le MSP et ses partenaires de l’Alliance de l’Algérie verte n’ont pu obtenir la majorité absolue que dans dix communes.
Les partis islamistes, qui ont fait perdurer le suspense autour de leur participation aux élections locales semblent être les grands desservis de cette compétition locale. Flairant la disgrâce, ces partis islamistes ont pris part à cette course pour disaient-ils «répercuter leur discours implorant le changement ou le printemps algérien». Suite à une participation mitigée aux élections locales, les islamistes sortent encore une fois vaincus.
Même si les résultats de cette course ne reflètent pas le poids des sigles partisans, la carte politique dérivant des élections locales détermine d’ores et déjà les contours des échéances à venir. Si les consultations locales se sont soldées par le déclin des islamistes, il n’en demeure pas moins que la dominance des partis nationalistes au pouvoir renseigne sur le maintien du statu quo.
Le repli des islamistes tranche avec la situation politique prévalant dans la région qui a enregistré une montée en puissance des Frères musulmans, talonnés par des salafistes, notamment en Egypte et en Tunisie où ils trônent au pouvoir à la faveur des révoltes populaires de 2011. Le MSP et ses partenaires de l’Alliance de l’Algérie verte n’ont pu obtenir la majorité absolue que dans 10 communes alors qu’en 2007, le MSP, seul, avait conquis 16 municipalités. Aux législatives, les islamistes qui espéraient profiter du souffle du printemps arabe, n’avaient obtenu que 61 sièges sur 462. Le FIS dissous avait remporté haut la main les premières élections locales pluralistes en juin 1990.
Ces résultats sont perçus par certains analystes comme un aménagement en prévision de l’élection présidentielle de 2014. Si l’on observe les résultats préliminaires des APW on constate que l’Alliance de l’Algérie verte n’a obtenu que 3.40% des 7 922 949 voix exprimées tandis que le MSP a obtenu 3,5% de voix, l’alliance MSP-Islah 0,28% de voix et l’Alliance Nahda-Islah 0,23% de voix. Le Mouvement El Islah 0,16% de voix. Quant aux résultats pour les APC, le MSP n’a conquis que 5 APC où il a obtenu la majorité absolue, 9 communes avec une majorité relative et 18 autres en égalité des sièges avec d’autres listes, en occupant ainsi la 12e position sur le tableau des résultats.
Le Mouvement El Islah lui a eu zéro commune. Il n’est sorti en égalité de siège que dans une seule commune. L’Alliance de l’Algérie verte ne s’est adjugé que 5 communes avec une majorité absolue, 16 communes avec une majorité relative et 10 communes en égalité de sièges. Une seule commune a été obtenue par l’Alliance HMS-Islah avec une majorité absolue. A la lumière de ces résultats, les partis d’obédience islamiste ont régressé.
Par ailleurs, le MSP conteste le classement annoncé vendredi dernier par le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia. Ce parti qui a fait l’addition des voix obtenues en son nom et par le biais d’alliances où il figure comme partenaire, réclame haut et fort la troisième position sur l’échiquier politique à la lumière des résultats découlant des élections locales. «Le critère de classement doit être le nombre de voix obtenues, mais non pas le nombre de communes acquises», est-il relevé dans le communique du MSP. Selon ce document, le MSP et l’Alliance de l’Algérie verte ont obtenu 557.000 voix, derrière le FLN et le RND.
Ce parti islamiste, qui s’estime lésé, a conquis à son nom et au nom de l’AAV, 10 communes avec une majorité absolue et est classé en première position en termes du nombre de sièges obtenus au niveau de 55 autres communes et en deuxième position à travers 65 autres municipalités.
