Après les smartphones et les tablettes, téléviseurs, PC et électroménagers se mettent au tactile.
Le marché des écrans s’apprête à vivre une deuxième révolution. Après l’avènement des écrans plats, voici celui des écrans tactiles, partis à la conquête de nouveaux territoires. Le marché des écrans tactiles devrait frôler les 32 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2018, selon le cabinet DisplaySearch. C’est deux fois plus qu’en 2011 et six fois plus qu’en 2009.Apple, avec le lancement de l’iPhone en 2007, a amorcé le mouvement.Les écrans tactiles ont été popularisés par les smartphones, puis par les tablettes. Ils vont continuer à profiter de la croissance de ces marchés et du développement d’autres applications ; d’abord dans les PC. La mise sur le marché de Windows 8, le nouveau logiciel de Microsoft, fin octobre devrait se traduire par une envolée du nombre de modèles de PC – fixes ou portables – dotés d’écrans tactiles. Microsoft a d’ailleurs racheté en juillet Perceptive Pixel, un des pionniers de l’écran tactile. Une des particularités de cette société est de fabriquer des écrans tactiles de très grande taille, commercialisés 80.000 dollars en moyenne. Ils peuvent servir de tableaux interactifs pour des préparations ou des cours, mais aussi de table tactile. Cette piste est aussi explorée par Samsung avec sa Surface (équipée de Windows). Dans un bar, elle permet de consulter un menu, passer commande, entamer un dialogue… Son utilisation peut être beaucoup plus sérieuse: aider à la configuration d’une voiture dans une concession, faire une démonstration pour un crédit immobilier, ou encore aider un architecte à présenter ses plans.
Facilité d’utilisation
À terme, les téléviseurs pourraient, eux aussi, être tactiles. LG présente régulièrement de tels prototypes sur lesquels il est possible de dessiner avec un stylet. Mais, à part l’aspect ludique, l’intérêt d’avoir un téléviseur tactile dans son salon reste encore à démontrer.
L’électronique grand public dans son ensemble s’est convertie aux écrans tactiles. Les appareils photo numériques en sont de plus en plus dotés, tout comme les GPS et les imprimantes. La facilité d’utilisation apportée par ce type d’écran en facilite la diffusion à d’autres types d’équipements. Les gros appareils électroménagers, comme les fours, les réfrigérateurs ou les lave-linge haut de gamme en sont de plus en plus équipés. Les petits appareils de préparation culinaire leur emboîtent le pas. L’écran permet de choisir un programme. Couplé à une connexion Internet, il pourra aussi donner accès à des recettes adaptées à l’appareil utilisé. En revanche, l’intérêt de consulter son compte Facebook depuis son frigo est moins évident.
Les fabricants de jouets éducatifs sont eux aussi entrés de plain-pied dans l’ère du tactile. Vtech, un des leaders du secteur, a lancé son InnoPad, une tablette (très résistante) pour les 3-6 ans. Un virage pris aussi par LeapFrog, qui a préféré faire de son LeapPad 2, une tablette plutôt qu’un livre interactif.
Toutefois, l’envolée de l’offre en écrans tactiles reste inférieure à la production. Selon Display Search, près de 100 fournisseurs se disputent ce marché. Seuls les deux tiers d’entre eux sont capables de produire des écrans multicontacts, c’est-à-dire pouvant répondre à plusieurs sollicitations. Et c’est un des principaux enjeux de ce marché, avec la solidité.
