Les économies des pays victimes du « printemps arabe » sont en grandes difficultés

Les économies des pays victimes du « printemps arabe » sont en grandes difficultés

Les capitales occidentales, autrefois jubilatoires devant la chute successive des régimes tunisien, libyen, égyptien et Yéménite, se rendent aujourd’hui à l’évidence et constatent que ce printemps n’est qu’un hiver dévastateur qui a ravagé politiquement et déstructuré économiquement les pays concernés.

C’est un haut responsable du FMI qui vient de faire ce constat dans un entretien à l’Afp en affirmant que “La situation dans les pays du Printemps arabe est devenue plus difficile au cours de l’année écoulée”, souligne Masood Ahmed. Les économies de la Tunisie et de l’Egypte ont connu une croissance faible depuis le renversement, en 2011 sous la pression de la rue, des régimes en place.

En Libye, l’économie est dans la tourmente en raison d’un fort recul de la production pétrolière, constate ce responsable onusien pour qui “la persistance d’un environnement mondial faible, avec pratiquement l’absence de croissance en Europe, un partenaire commercial important pour certains de ces pays, est un autre facteur” .

M. Masood Ahmed dont le rapport sur « les perspectives économiques dans la région MENA »vient d’être publié par le FMI a expliqué que les transitions politiques longues et difficiles avaient en outre placé le secteur privé dans “une attitude d’attentisme”. Selon lui “il en a résulté que la reprise que le secteur privé devait diriger et à laquelle nous nous attendions cette année a été retardée encore d’une année”.

Le taux de croissance actuel, de 3% en moyenne, ne suffit pas pour inverser la courbe du chômage, avec 1,5 million de jeunes arrivés ces dernières années sur le marché du travail dans le monde arabe » ajoute M Masood. La croissance est “trop faible pour répondre aux aspirations d’une population de plus en plus impatiente”, a-t-il dit.

Le taux de croissance du PIB en Tunisie était de 3,6% en 2012 mais devrait ralentir à 3% cette année, avant de s’établir à 3,7% en 2014, selon le rapport. La Tunisie est plongée dans une profonde crise politique depuis l’assassinat d’un député d’opposition le 25 juillet dernier. Des négociations pour former un gouvernement apolitique, dégager un consensus sur la future Constitution et un calendrier électoral ont échoué début novembre.

En Egypte, la croissance ne devrait atteindre que 1,8% cette année, contre le taux déjà faible de 2% en 2012, avant de se redresser légèrement à 2,8% l’an prochain. L’économie égyptienne dépend fortement du tourisme, un secteur en berne depuis la révolte populaire ayant renversé Hosni Moubarak début 2011 et qui a subi un nouveau coup dur cet été avec la répression sanglante des partisans du président déchu Mohamed Morsi, destitué par l’armée le 3 juillet.

Pour sa part, l’économie libyenne devrait se contracter de 5,1% cette année en raison des perturbations affectant la production pétrolière. Les mouvements de protestation sur les sites pétroliers ont en effet provoqué une chute de la production à 250.000 barils/jour contre près de 1,5 million b/j avant le déclenchement de la crise fin juillet.

Alors que le FMI a cessé de fournir des statistiques sur la Syrie, un pays déchiré par la guerre, M. Masood Ahmed a indiqué que les conflits régionaux avaient eu des incidences sur les économies de la région, notamment au Liban et en Jordanie, qui accueillent des centaines de milliers de réfugiés syriens. Conséquence : le taux de croissance du Liban s’établira à 1,5% cette année et en 2014, alors qu’en Jordanie, il devrait être de 3,3% en 2013 et de 3,5% en 2014, après un modeste 2,8% en 2012.

Ce “tsunami arabe”, suscité, financé et encouragé par les pays occidentaux, Israël et leurs services de renseignement, sans oublier bien sûr le rôle destructeur du Qatar, de son argent et de sa chaîne de télévision, a eu pour effet, loin des propos de cet expert, d’avoir laissé des pays ravagés, créé l’anarchie, les milices armées, la déstabilisation, la prise du pouvoir par les islamistes, l’émergence de groupes jihadistes, liés à Al Qaïda, les divisions profondes au sein des sociétés concernées, des dizaines de milliers de morts, l’industrie et l’agriculture à l’arrêt, le tourisme en berne, le chômage en forte hausse, les populations poussées, pour survivre, à l’immigration clandestine etc…