Les éboueurs d’oran propreté entre en grève: Les ordures s’amoncellent dans la capitale de l’Ouest

Les éboueurs d’oran propreté entre en grève: Les ordures s’amoncellent dans la capitale de l’Ouest

Le mode de protestation adopté l’année dernière par les éboueurs de Naples et de Grenade, consistant à donner congé à la chasse aux ordures et plongé la ville dans un spectaculaire amoncellement de déchets ménagers, semble avoir bien vendu sa marque dans les pays de la rive sud de la méditerranée! Dans la capitale de l’Ouest, les 380 employés de l’EPIC Oran propreté ont débrayé pour amener les responsables à satisfaire leurs revendications.

Il faut dire que le timing d’une telle action de protestation est plus qu’opportun. En effet, Oran attend la visite du Premier ministre Abdelmalek Sellal et s’apprête à accueillir des d’évènements internationaux! Depuis mardi dernier, les ordures s’amoncellent dans les rues et les quartiers où la collecte est assurée par l’Epic Oran propreté.

Et pour cause, un mouvement de grève est observé par le personnel de cette EPIC qui exige, selon leurs représentants, le «départ du directeur, l’amélioration de leurs conditions de travail et l’envoi d’une commission de la tutelle pour enquêter sur la suspension de 5 travailleurs», une suspension qu’ils qualifient d’«arbitraire» en demandant aussi une enquête sur la gestion de l’entreprise. Première conséquence de ce débrayage inattendu, des amas d’ordures étaient visibles dans toutes les cités et les rues des zones où la collecte des ordures est confiée à cette EPIC, essentiellement à Oran-Est (Haï Es-Sabah, USTO, Haï Yassmine).

Les bacs d’ordures débordaient hier et des tas de détritus jonchaient le sol offrant un spectacle désolant.Pour les protestataires, ce débrayage sera poursuivi jusqu’à la satisfaction de leurs revendications. Ils disent avoir contacté les services de la wilaya qu’ils ont sollicités pour dénouer un conflit où 5 procès-verbaux de réconciliation avec l’actuel gérant ont été établis, le dernier datant d’une semaine.

Pour sa part, le directeur de l’EPIC a regretté cet arrêt de travail «illicite et abusif», aux répercussions négatives certaines sur les engagements de l’entreprise avec les communes en matière de collecte des ordures ménagères. Il dira à ce propos qu’un huissier de justice a été engagé pour faire un constat de la situation et qu’il attend l’intervention de la tutelle. Concernant les moyens et les conditions de travail déplorées par les protestataires, il fera savoir que le parc de l’entreprise n’a que cinq camion en panne et que le reste est en bon état. Selon lui, dès après son installation à la tête de cet organisme, il y a 6 mois, «les camions en panne ont été réparés».

Pour ce qui est de la suspension des 5 travailleurs dont 3 syndicalistes, il dira: «Il s’agit de trois membres ayant provoqué des actions de contestation illégales sans alerter la direction». «Quant à la question des outils de travail, poursuit-il, mon prédécesseur a acheté avant son départ un lot d’uniformes professionnels et des gants de protection ainsi que des chaussures et des gilets.» il finira en faisant remarquer que «la situation financière de l’EPIC est en bonne santé» comme en témoigne l’ouverture récemment de 50 nouveaux postes pour les chômeurs. A noter que l’entreprise Oran propreté assure la collecte de 120 tonnes d’ordures ménagères par jour.

SIFI F.