La liberté d’expression constitue l’une des caractéristiques des sociétés démocratiques, ont affirmé lundi les participants à une journée d’étude sur « Les droits de l’homme et la liberté d’expression » abritée par la Cour d’Aïn Defla.
Lors de cette rencontre organisée à l’occasion de la Journée arabe des Droits de l’Homme, coïncidant avec le 16 mars de chaque année, en présence de magistrats et de correspondants locaux de la presse nationale, les intervenants ont signalé toutefois que cette liberté « ne doit pas être mise à profit pour dénigrer ou injurier. »
Dans une conférence intitulée « La liberté d’expression, droit et responsabilité », le président du tribunal d’Aïn Defla, Debboub Tayeb, a mis en évidence le rôle joué par les médias dans les sociétés modernes, notamment en matière de « façonnement » de l’opinion publique.
Il a indiqué, à ce propos, que l’évolution des sociétés a rendu certains « affrontements » inévitables, relevant, dans ce cadre, le rôle du pouvoir judiciaire en tant que protecteur de l’ordre public.

Selon M. Debboub, le plus grand défi pour le juge en Algérie réside dans la manière de « façonner » les lois internationales en matière de liberté d’expression à la réalité et l’environnement algériens.
Relevant que les droits de l’homme ne peuvent être « ni hérités, ni transmis », le président de la Cour d’Aïn Defla, Boudellaâ Ahmed, a, de son côté, noté le caractère « indissociable » entre la liberté d’expression et les Droits de l’Homme.
« Nul n’a le droit de priver une personne de ses droits élémentaires, notamment ceux inhérents à la vie dans la dignité et la liberté, ainsi que le droit d’être informé », a-t-il martelé.
Faisant remarquer que la liberté d’expression ne se limite pas seulement au domaine de la presse, mais concerne également la liberté de se réunir et d’organiser des marches, le procureur général adjoint de la cour d’Aïn Defla, Boughaba Ahmed, a, pour sa part, mis en évidence le caractère « relatif » de cette liberté.
« La liberté d’expression doit absolument être encadrée pour éviter que des personnes s’adonnent à la calomnie et l’invective », a-t-il soutenu, notant que la critique doit être « constructive » pour « permettre à la société d’avancer. »
Evoquant la révolution informatique que connaît le monde, notamment depuis la fin du siècle dernier, M. Boughaba a affirmé que l’internet a tout « chamboulé », estimant dans ce cadre « nécessaire » que les magistrats soient à la page en matière de nouveautés se rapportant à ce domaine.
« De même que les journalistes doivent avoir une culture inhérente au lexique judiciaire, il faut en parallèle que les magistrats maîtrisent tous les aspects liés aux techniques modernes de la communication, notamment l’internet », a-t-il recommandé.