Les douaniers menacent de paralyser ports et aéroports

Les douaniers menacent de paralyser ports et aéroports

Les douaniers ont organisé hier une journée de protestation pour dénoncer le fonctionnement de cette institution et revendiquer la satisfaction de leurs revendications socioprofessionnelles.

Les protestataires rassemblés devant l’annexe de la Direction à Tafourah ont aussi demandé le départ du président de la Fédération nationale des travailleurs des douanes, affiliée à l’UGTA, qu’ils ont accusé de «complicité avec l’administration» et d’avoir



«compromis les intérêts des travailleurs». Cette journée de protestation, affirment-ils, n’est qu’une première action qui sera suivie d’autres mouvements encore plus radicaux. «Demain, nous reprendrons le travail d’une manière normale. En cas où la direction générale n’a pas réagi, nous allons recourir à une grève illimitée» a indiqué un des représentants des travailleurs grévistes. Selon lui, les 14 000 douaniers à l’échelle nationale sont tous mobilisés et n’hésiteront pas à paralyser «les ports et aéroports du pays».

Affirmant que cette journée de protestation est «nationale», notre interlocuteur a ajouté que, par cette action, ils veulent «mettre en garde» les responsables de la Direction générale, appelés à répondre favorablement à leurs revendications. Abordant leurs revendications socioprofessionnelles, les protestataires ont dénoncé le non-respect des engagements tenus par la Direction générale. En fait, dans le nouveau statut, il a été prévu de leur octroyer des augmentations de salaires allant de 73 à 85%, à partir du mois en cours. A leur grand étonnement, les relèvements de salaires qui leur ont été versés n’étaient que de 35 à 40%. «Nous avons été trahis par nos syndicalistes, ils ont négocié à notre insu, pire ils nous ont menti» dénoncent-ils. Les douaniers affirment que leurs salaires sont «misérables». «Le salaire de base de certains agents est inférieur au SMIG, alors que des cadres ayant 23 ans de service ne touchent que 34 000 DA» indiquent-ils. Aussi, les douaniers protestataires demandent un nouveau statut particulier et un régime indemnitaire en mesure de répondre à leurs aspirations et exigent le règlement de certains dysfonctionnements susceptibles de permettre leur épanouissement professionnel. «Il est anormal de limiter les stages de formation aux seuls sous-directeurs et en priver les fonctionnaires», souligne un douanier.

Il est à préciser que les protestataires ont surtout insisté sur le départ du président de leur Fédération, qu’ils accusent ouvertement «de ne pas défendre les intérêts des salariés». «A l’avenir, nous voudrions que toute décision qui concerne les travailleurs soit soumise à l’approbation de la base», exigent-ils. Par ailleurs, les protestataires ont dénoncé les menaces et intimidations dont ils ont fait l’objet de la part de la direction. «Dans le but de casser le mouvement de protestation, certains responsables ont menacé de sanctionner les travailleurs n’ayant pas rejoint leurs postes», s’indignent-ils.

Aomar Fekrache