Les principaux produits exportés sont constitués essentiellement de dérivés d’hydrocarbures et de produits agroalimentaires.
L’Algérie traînera ce déséquilibre tant que les pouvoirs publics n’ont pas pris la mesure de l’urgence de sortir du tout-pétrole.
L’Algérie est toujours noyée dans un baril de pétrole. Cela, même si les chiffres des exportations hors hydrocarbures annoncent une augmentation de près de 75%! Décryptage: les exportations algériennes hors hydrocarbures ont enregistré durant le premier trimestre 2013 une «hausse remarquable» de près de 76% par rapport à la même période en 2012, ont indiqué les services des Douanes algériennes. Constituées essentiellement de produits hors pétroliers, ces exportations ont enregistré une nette augmentation de 75,78% durant les trois premiers mois de 2013 à 617 millions de dollars. Mais puisqu’on peut faire à peu près tout ce qu’on veut aux chiffres, avouons que 617 millions de dollars d’exportation est un chiffre qui frise le ridicule pour le plus grand pays d’Afrique.
Malgré cette «remarquable amélioration», ces exportations demeurent toujours faibles, représentant seulement 3,38% du volume global des exportations de l’Algérie, qui restent dominées par les hydrocarbures (96,96%), selon les chiffres provisoires du Centre national de l’informatique et des statistiques des Douanes (Cnis). Summum du ridicule, on annonce qu’ à ce rythme de croissance des exportations hors hydrocarbures, l’objectif tracé d’atteindre les deux milliards de dollars pourrait être dépassé à la fin de cette année. Il se trouve que cet objectif est un vieil «espoir» ressassé par les décideurs depuis ces 20 dernières années.
Les principaux produits exportés sont constitués essentiellement de dérivés d’hydrocarbures et de produits agroalimentaires.
Les produits hors hydrocarbures exportés sont constitués essentiellement par les «demi-produits» qui ont représenté une part de 2,11% du volume global des exportations soit l’équivalent de 429 millions de dollars
Les biens alimentaires viennent en seconde position avec 144 millions de dollars suivis par les produits bruts à 31 millions de dollars et enfin les biens d’équipement industriel et les biens de consommation non alimentaire avec respectivement 7 millions et 6 millions de dollars.
Ce que disent ces chiffres, c’est toute la difficulté de l’économie algérienne à sortir de la logique de la rentre imposée, de fait, par la hausse du prix du pétrole. Autrement ce déséquilibre de la balance commerciale, peut s’avérer préjudiciable à des échéances que nous ne maîtrisons pas.
En effet, selon les analystes, «il suffit d’une chute brutale des prix de ´´ l’or noir´´, une crise prolongée dans la zone de l’Opep pour voir poindre une crise budgétaire aux conséquences plus graves qu’on ne peut imaginer sachant que les équilibres politiques, la paix sociale sont maintenus ´´artificiellement´´ grâce à cette manne financière».
L’économie algérienne continuera à souffrir de ce déséquilibre tant que les pouvoirs publics n’ont pas pris la mesure de l’urgence de sortir du tout-pétrole. C’est là tout l’enjeu des prochaines années. Un autre élément fondamental. «Ce qui s’apparente à une belle santé financière du pays, cache mal une indépendance qui réduit sensiblement la souveraineté nationale. Il s’agit des produits alimentaires et de la santé. Ces deux secteurs dépendent en grande partie de nos importations», selon de nombreux observateurs.
L’Algérie ne peut et ne doit pas se reléguer au statut de «pays de Golf» qui ne doit son existence qu’à la richesse de son sous-sol. Son histoire, sa situation géographique, sa démographie lui imposent d’ouvrir d’autres horizons. Cela requiert prospective et vision d’avenir. Pour l’instant on n’en est pas là.