Les dossiers de 12 chefs aqmi demain au tribunal d’Alger Nouveau procès de Hattab, Droukdel et «El Para»

Les dossiers de 12 chefs aqmi demain au tribunal d’Alger Nouveau procès de Hattab, Droukdel et «El Para»

Certains de ces terroristes, comme Droukdel, l’actuel émir d’Aqmi, sont absents et seront jugés par contumace, alors que d’autres ont intégré le processus de la réconciliation nationale. C’est le cas d’El Para et Hattab. Toutefois, le principal accusé dans ce dossier sera Toumi, et qui sera présent, car il a été capturé.

Ils seront douze personnes, pour la plupart des chefs d’Aqmi, à répondre devant la justice pour «constitution de groupes armés, rapts, torture, destruction de biens publics et dévastation».

Les accusés ont pour noms Hassan Hattab, l’ancien émir du Gspc, devenu Al Qaïda au Maghreb à partir de 2006, Abdelmalek Droukdel, Amari Saïfi, plus connu sous le nom de «Abderrezak El Para», Toumi Mohamed, etc. Certains de ces terroristes, comme Droukdel, l’actuel émir d’Aqmi, sont absents et seront jugés par contumace, alors que d’autres ont intégré le processus de la réconciliation nationale.

C’est le cas d’El Para et Hattab. Toutefois, le principal accusé dans ce dossier sera Toumi, et qui sera présent, car il a été capturé. Ce Toumi Mohamed a été capturé lors d’un accrochage entre un groupe d’Aqmi et une unité de combat de l’ANP dans la région de Haïzer. Bien que blessé, alors que le reste de son groupe a été tué,Toumi réussit à tuer au moins trois militaires avant d’être neutralisé.

Pour le reste des dossiers, il s’agit de Hattab, mais qui bénéficie de mesures spéciales après avoir démissionné d’Aqmi et rejoint les rangs de l’armée. Ses appels pour la paix ont été déterminants pour le statut qui est le sien aujourd’hui. Pour Droukdel, il s’agit d’un chef toujours opérationnel, et qui a été condamné à la peine capitale dans plusieurs autres affaires.

Pour « El Para », les choses sont moins lisibles et son cas pose problème, car il est aussi recherché par des juridictions internationales, pour le raprt de 32 Européens en 2003. « El Para », ancien chef de zone du GIA, puis No 2 du Gspc, avant d’accomplir sa longue cavale qui l’a entraîné de Tizi Ouzou au Tibesti, en passant par Illizi, Tam, Kidal, le Ténérée du Niger puis au Tchad, où il fut arrêté par le Mdjt et remis à Kadhafi, qui l’a livré à Alger, en 2004.

Actuellement en détention en Algérie, « El Para » a fait amende honorable, a intégré le processus de paix et de la réconciliation nationale, a fait plusieurs appels à ses anciens compagnons encore en armes, et est même allé jusqu’à pousser à la sédition contre le chef d’Aqmi.

Ammari Saïfi, dit « Abderazak El Para », exmembre des troupes spéciales de l’armée, est né un 1e janvier 1968 à Guelma, selon les avis de recherche lancés contre lui par le commandement de la Gendarmerie nationale, un 23 avril 1966 à Guelma, pour les services de renseignement de l’armée.

Il a habité la commune de Bouhachana, daïra de Boucheghouf, dans la wilaya de Guelma. Dès 1988, il adhère à l’islamisme. Djoundi contractuel – et non officier déserteur de l’armée comme le suggèrent les médias occidentaux – des troupes spéciales, il est condamné par la juridiction militaire de Constantine à trois mois de prison ferme pour infraction aux consignes générales de l’armée. Des sources au sein de l’armée affirment qu’il a déserté en 1991.

C’est-à-dire en plein délire de l’ex-FIS, face à un pouvoir «en fin de règne», avec le grade de sergent de l’active dans un corps de commandos stationné à Biskra. D’autres sources soutiennent qu’il a été radié des rangs de l’armée à partir du 30 avril 1991 pour fin de contrat. Islamiste convaincu, il rejoint naturellement la guérilla menée, alors, par le GIA. Très rapidement, il est promu au rang de chef, et, à l’époque de Zitouni, il est membre de la direction du GIA et chef de zone de l’est du pays, d’où il est originaire. Fin 1996, le plébiscite contesté de Antar Zouabri l’éloigne du GIA.

Avec Hattab, Saâdaoui, Abi Abdelaziz et les autres membres dissidents, il crée le Gspc, né officiellement en septembre 1998 dans la région kabyle. Abderazak El Para, chef parmi les chefs, est promu n°2 de la hiérarchie militaire de l’organisation armée et prend le commandement de la 5e zone, qui comprend les régions de Batna, Tébessa, Oum El-Bouaghi et Sétif, villes et maquis qu’il connaît bien. Spécialisé dans les attaques surprises contre les convois de militaires et les rondes de police dans l’est du pays.

A partir de 2002, il commence à prendre ses distances avec son chef et N°1 du Gspc, Hattab Hacène. Son penchant pour les «coups médiatiques» l’ont poussé à s’attaquer aux touristes européens, enlevés à la fin du mois de février 2003 dans le «triangle de feu» Tam – Illizi – Ouargla.

Le rapt des 32 touristes européens en 2003, sans l’accord de Hassan Hattab, a précipité sa chute. Sa longue cavale à travers le désert de la bande du Sahel le mènera au Tchad et tombera, ainsi qu’une vingtaine de ses compagnons, entre les mains d’un mouvement d’opposition armée, le Mdjt. Alger fera tout pour le récupérer et le présenter à la justice. Kadhafi, qui avait tous les défauts avec Alger, sauf celui de refuser la capture d’un chef islamiste, fera l’intercession auprès des Tchadiens et obtient le rapatriement du « Para » vers Ghadamès et, de là il est menotté et dirigé vers Alger.

Fayçal Oukaci