Il y a près de deux ans, du temps de l’ex-ministre de l’Intérieur, Yazid Zerhouni, on a imposé à tout citoyen désireux de se procurer un passeport, de se faire d’abord délivrer un acte d’extrait de naissance spécial (le fameux S.12).
Un document nouveau qui devait comporter toutes les informations relatives à la vie antérieure et présente de l’individu.
On se mettait à l’ère du biométrique. Les Algériens tout heureux de pouvoir disposer d’un document de voyage aussi sophistiqué, commençaient donc à envahir les services d’état civil des mairies de leur circonscription respective, pour se le faire délivrer.
Au début de l’opération, les citoyens se voyaient obligés de se lever très tôt le matin pour pouvoir tenir leur place dans des chaînes humaines interminables et arriver au guichet avant midi, heure de fermeture de dépôt des dossiers. Et ce n’est qu’une quinzaine de jours plus tard, qu’ils pouvaient, s’ils avaient beaucoup de chance, récupérer le document en question.
Deux années plus tard, le fonctionnement du service d’état civil est devenu plus fluide et le S.12 est plus facile à se procurer. Néanmoins, la question qui reste en suspens c’est, mise à part l’obtention d’un passeport, quelle est au juste son utilité du moment qu’aucune administration ne le reconnaît réellement ? Pourquoi le refuse-t-on alors qu’il contient toutes les informations concernant son titulaire ?
En effet, que cela soit pour un recrutement dans une entreprise, une inscription dans une quelconque école ou institut ou même pour passer un concours, les citoyens se voient toujours demander une tonne de papiers administratifs qu’il est difficile et éreintant, autant sur le plan moral que physique et financier, de satisfaire.
«Pourquoi tout ce boucans pour n’accoucher en définitive que d’une petite souris ?», diront d’aucuns. Pour rappel, au même moment qu’on annonçait en fanfare l’ère technologique du biométrique, l’ex-ministre de l’Intérieur parlait également de l’entrée en vigueur de la carte d’identité nationale new look, qui serait également biométrique, ce qui mettrait fin à toute cette paperasse qui encombre les archives des mairies.
«Pour moi, c’est l’arnaque du siècle puisqu’on est aux portes de l’année 2013 et l’on est toujours à patauger dans les pratiques du début du siècle dernier.
Les responsables à Alger, ceux qui décident sans fin, savent-ils au moins que pour constituer un dossier administratif, il faut un minimum de quinze jours et une certaine somme d’argent (photocopies – prix du transport pour les allers et retours) ? Savent-ils que les citoyens sont souvent obligés de s’absenter de leur travail (ponction sur salaire) ou de leur école, pour pouvoir rassembler tous les papiers requis ?
Sont-ils conscients au moins ou le font-ils exprès ?», peste Sid Ali, cadre dans l’éducation nationale.
S. Makhlouf
