Les dockers paralysent le port d’Alger

Les dockers paralysent le port d’Alger
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Les grévistes protestent contre les nouvelles mesures de compensation des heures supplémentaires et de l’organisation des shifts.

Les dockers du Port d’Alger continuent à observer un arrêt de travail pour la deuxième journée consécutive. Hier encore, plus d’une centaine de dockers ont paralysé les activités du Port d’Alger, poumon du trafic maritime du pays. Les grévistes protestent contre les nouvelles mesures de compensation des heures supplémentaires et de l’organisation des shifts.



Des sources de la section syndicale de l’Entreprise portuaire d’Alger ont affirmé à l’APS que «l’activité au niveau des môles 3, 4, 5 et 7 est toujours à l’arrêt, alors que pour les môles 1 et 2, elle est normalement assurée». La grève n’a pas été appuyée par le syndicat de l’Epal. «Le syndicat ne consent pas ce débrayage isolé et inattendu», a affirmé la section syndicale de l’Epal. Car, selon ces sources, «il est impensable de revenir sur un accord passé entre le syndicat et la direction de l’Epal». Le secrétaire général de la section syndicale de l’Epal, Halim Boukezoula, a indiqué que sa section «tente, avec la direction de l’entreprise, d’arranger les choses» sans donner plus de détails. Pour sa part, le directeur général adjoint de l’Epal, Abdelaziz Ghettas, a indiqué que dans la matinée de mercredi,

4 navires étaient «en opération». Le même responsable a expliqué que les dockers contestent l’application de certains dispositifs contenus dans la convention de branche signée entre la Société de gestion du port (Sogeports), la Fédération nationale des ports et l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Il s’agit des dispositifs relatifs à la compensation des heures supplémentaires et à l’organisation du travail.

LG Algérie

Le texte stipule que «la majoration des heures supplémentaires travaillées de nuit (se fait) sans cumul avec les repos compensateurs» et que les agents ayant travaillé en double nuit «bénéficient du paiement du premier shift en heures supplémentaires majorées à 100% avec l’attribution d’un jour de récupération pour le 2e shift de nuit». Abdelaziz Ghettas a rappelé que les heures supplémentaires exécutées durant les vendredis et les jours fériés demeurent payés à 100% et compensés par une journée de repos, conformément à la loi relative aux relations individuelles de travail.

Le responsable a expliqué que les dockers, en arrêt de travail, veulent être payés et prendre une récupération pour toutes les heures supplémentaires même celles effectuées en dehors des vendredis et des jours fériés, ce qui est selon lui, contraire à la loi. Les grévistes protestent également contre la composition des équipes de manutention arrêtée conjointement avec la section syndicale pour toutes les catégories de marchandises.

L’accord, signé en juillet 2010, prévoit également la réduction de l’effectif des équipes de manutention par souci de se conformer aux normes de travail et de rendement. Sur ce point, le DGA a affirmé que le reste des dispositifs contenus dans le même accord ont tous été appliqués, notamment l’augmentation des salaires et les diverses indemnités. A noter que le port d’Alger emploie plus de 900 dockers, dont 450 permanents, 160 contractuels et 336 journaliers. La direction générale de l’entreprise s’était réunie avant-hier avec le conseil syndical pour examiner la situation et désamorcer le conflit. Faute de quoi, la grève se répercutera négativement sur toute l’activité portuaire et provoquera l’encombrement des bateaux en rade.

La Société de gestion des participations des ports (SGP-Sogeports) avait affirmé que le séjour en rade des bateaux au port d’Alger a été réduit de près de la moitié en 2010, suite à la décision du gouvernement de réorienter les marchandises non conteneurisées vers d’autres ports nationaux. L’attente moyenne en rade s’était établie durant l’année 2009 à 3,14 jours, alors que cette moyenne avait atteint 1,58 jour du 1er janvier au 1er décembre 2010, soit une baisse de 49,68%, précise la même source.

Par Hocine L