Les dispositions de la loi de finances 2013 leur importent peu,Les centres d’intérêt des députés

Les dispositions de la loi de finances 2013 leur importent peu,Les centres d’intérêt des députés
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Les plénières se poursuivent et se ressemblent à l’hémicycle, depuis que la loi de finances 2013 est soumise à l’examen des députés. Plutôt que de discuter de la teneur des dispositions de la loi, les élus du peuple ont consacré les minutes qui leur ont été accordées pour défendre, à coups de revendications, leurs wilayas d’origine.

Ainsi, hormis les interventions de quelques députés du PT qui s’inquiètent de la baisse des budgets alloués à certains secteurs comme la justice et l’éducation, ou encore de ceux du FFS qui remettent en cause la disposition excluant les investisseurs partenaires avec les sociétés nationales de l’obligation de réinvestissement de la part des bénéfices correspondant aux exonérations ou réductions accordées, la plupart des intervenants dans la matinée d’hier ne cadraient pas avec le sujet.

L’Etat joue sa crédibilité avec les populations du Sud

Le plus drôle était Brahim Touahria, député FLN d’Illizi. Or, en revendiquant la construction d’un hôpital au chef-lieu de wilaya et un autre à Djanet, il a jeté un pavé dans la mare : «Quant à l’hôpital d’In Amenas dont l’ancien ministre de la Santé avait pris le soin de poser la première pierre, il n’a même pas vu l’appel d’offres publié. Je me demande comment a-t-il osé le faire avant qu’une procédure relative à la passation du marché pour sa construction ne soit engagée.

Cela nous amène à douter de la crédibilité de l’Etat parce que ses représentants ne font que nous berner par des promesses jamais tenues.» Labdi Moussa de Chlef, un autre député du FLN, lui, qui se revendique parmi les doyens de l’Assemblée parce qu’il rempile des mandats depuis les années 1990, a remis sur la table le projet de loi criminalisant le colonialisme français : «Je mets en garde contre les intentions que cache la reconnaissance par François Hollande de la répression des manifestations du 17 octobre 1961. Il ne faut pas que ça soit l’arbre qui cache la forêt, justement pour occulter les crimes commis pendant 132 ans de colonisation.» La liste des préoccupations des députés présents est longue : «Le chantier de l’autoroute à l’arrêt dans son lot confié aux Japonais de Cojaal à cause de la grève des travailleurs qui ne trouvent à qui se plaindre pour dénoncer l’exploitation du partenaire étranger, l’état des routes à Jijel, une ville, qui souffre de l’isolement en dépit de sa position géographique de choix,…». D’autres ne sachant quoi dire, comme Mme Haizia Alrousan de Bordj Bou Arréridj (indépendante, Ndlr), se sont contentés de présenter des félicitations au Premier ministre pour sa désignation à la tête de l’équipe gouvernementale : «Je félicite M. Abdelmalek Sellal pour sa désignation comme Premier ministre et je salue l’effort fait par le gouvernement dans la rationalisation des dépenses.» Les plénières, prévues au départ jusqu’à mercredi, ont été néanmoins écourtées d’une journée et la réponse du ministre des Finances, Karim Djoudi, est avancée pour l’après-midi d’aujourd’hui. Vu qu’elle a été accueillie par des applaudissements, la loi de finances 2013 ne risque néanmoins pas d’être amendée.

L. H.