Les grèves cycliques auxquelles ont appelé sept syndicats autonomes, renseignent au moins sur deux points. Le premier est que désormais, ce sont les syndicats autonomes qui donnent le tempo. En termes clairs, l’UGTA perd du terrain jour après jour, et ne semble plus apte à gérer un monde du travail qui lui échappe entre les doigts comme du sable fin.
Le second, c’est cette disparité des salaires qui fait que à chaque fois, une catégorie professionnelle en cherche plus, et c’est son droit le plus absolu de demander plus encore. Ni un barème national, ni un canevas des compétences et des aptitudes, rien. A chaque secteur sa grille, et qui ne correspond pas nécessairement aux réalités de la vie quotidienne.
Il y a quelques semaines, les syndicats de la Fonction publique, alors en grève, affirmaient que certains subalternes dans les communes touchent encore 8 000,-femmes de ménages occasionnelles-, 12 000 et 15 000 dinars, alors que le salaire national minimum garanti avait été fixé à 18 000 par le gouvernement Ouyahia, à l’issue d’une réunion de la Tripartite, qui avait alors- c’était en septembre 2011- décidé une augmentation du SNMG de 20%. C’était le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui avait fait la déclaration à l’issue des travaux de la Tripartite. De fait, le SNMG, qui était de 15.000 DA, passait ainsi de 15 000 DA à 18 000 DA à compter du 1er janvier 2012, précisait Ouyahia.
Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale avait confirmé le SNMG a été relevé à 18 000 DA précisant que le nouveau seuil des salaires aura incidences concernant la suppression de l’article 87-bis du code du travail, qui définit le salaire de base en incluant un certain nombre de primes et indemnités.
Il est temps de repenser les salaires et de faire en sorte que le niveau de vie des travailleurs soit plus décent. Car ce sont bel et bien les disparités qui créent les tensions socioprofessionnelles. Il y a quelque jour, un enseignant en grève nous exhibait une fiche de paie ne dépassant pas les 18 000 dinars, avec près de 30 années de service !
Annane Imad-Eddine