Les difficultés liées au projet du métro d’Alger levées

Les difficultés liées au projet  du métro d’Alger levées

L’ancien Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin est arrivé avant-hier à Alger dans l’espoir de conclure certains projets industriels.

M. Raffarin a trouvé, semble-t-il, une écoute attentive et intéressée de la part des autorités algériennes. Lors de la conférence de presse conjointement animée hier à Djenane El-Mithak avec son homologue algérien, le ministre de l’Industrie et son vis-à-vis direct dans le règlement des contentieux, Mohamed Benmeradi, l’envoyé spécial de Nicolas Sarkozy s’est dit confiant quant à l’avancement positif des six dossiers encore en suspens.

Selon M. Raffarin, la première étape consistait à identifier un certain nombrer de sujets sur lesquels «on nous demandait d’essayer d’avancer». La seconde étape de ma mission, ajoute-t-il, «est destinée à évaluer l’ensemble des projets avant le mois de mai prochain». Enfin, la troisième qui aura lieu le 31 mai à travers un forum des PME vise à avoir une «vision globalement positive» de ces dossiers.

«Notre objectif est de participer au programme de développement économique et social de l’Algérie. Dans ce cadre, il y a plus de 20 000 emplois directs qui sont confirmés. Il y a un certain nombre de difficultés qui ont d’ores et déjà été levées, des dossiers ont abouti, d’autres dossiers sont en cours de discussions. Actuellement, un groupe se penche sur le projet Total avec le ministère de l’Energie, un second se consacre au projet Renault et enfin un troisième groupe discute sur le projet de Lafarge. Nous sommes maintenant à mi-parcours», dit-il. Au sujet du métro d’Alger, Raffarin a déclaré : «C’est un sujet très important pour les deux gouvernements. J’ai une préoccupation très importante concernant le projet du métro d’Alger et sa connexion avec le tram. Des initiatives ont été prises à la fois sur la question des médiations pour lever les difficultés et de la gouvernance du projet. Les travaux ont repris. Le matériel est arrivé. Je suis confiant que le métro d’Alger sera livré avant la fin de l’année 2011.»

Pour sa part, le ministre de l’Industrie, Benmeradi, a démenti avoir parlé de difficultés concernant le projet du métro d’Alger : «Je n’a jamais dit qu’il existait des difficultés autour du projet du métro d’Alger. La presse a peut-être mal interprété mes propos. Il n’y a aucun blocage. Le travail des médiateurs est terminé. Le 28 février prochain, il y aura des propositions concrètes qui vont être formulées. Nous avons déjà payé une partie des surcoûts.» En ce qui concerne le projet Renault par exemple, le ministre à fait savoir que l’Algérie a formulé une contre-proposition consistant à porter la production de véhicule à 100 000 par an, avec un taux d’intégration de 50 % sur les cinq années à venir.

Selon Benmeradi, l’Algérie possède les capacités industrielles pour atteindre cet objectif : «Nous possédons une industrie du verre et de pneumatiques qui peut, dans les cinq années à venir, atteindre les 50 % du taux d’intégration.»

«Quant au secteur du ciment, avec le groupe GICA, nous espérons atteindre 40 % de la production nationale d’ici à 2020. Nous allons injecter 140 milliards de DA pour pouvoir arriver à une production globale de 20 millions de tonnes», a-t-il en outre ajoutét.

Le ministre a également annoncé que le projet du groupe Sanofi Aventis a été débloqué tout comme celui d’Union Cristal. Les discussions entre les deux parties étaient centrées sur les projets de partenariat relevant des secteurs de l’énergie, de l’automobile, des matériaux de construction et de l’industrie pharmaceutique. Parmi les projets discutés, il y a notamment celui entre les groupes français Total et Sonatrach. Ce projet porte sur la création d’une usine de vapocraquage d’éthane dans la zone industrielle d’Arzew d’une valeur de 5 milliards d’euros, en plus d’un projet d’implantation en Algérie d’une deuxième usine de fabrication de médicaments du français Sanofi Aventis.

Les deux parties ont également discuté du projet de renforcement de la présence en Algérie du cimentier Lafarge, qui veut porter sa production de ciment à 2 millions de tonnes par an.

Le ministre Benmeradi a évoqué un accord entre le groupe agroalimentaire Bretagne International et l’Institut technique des élevages (ITE) pour le développement de la filière lait en Algérie.

Enfin, le ministre a également parlé du partenariat entre le français Alstom et Ferrovial pour la construction d’une unité de fabrication de rames de tramways à Annaba. En ce qui concerne la coopération nucléaire, Raffarin a indiqué que ce secteur «ne fait pas partie du périmètre de ma mission». L’envoyé spécial de Nicolas Sarkozy a estimé qu’il demeure confiant quant à la reconduction de l’accord-cadre signé entre les deux pays en 2007. Interrogé sur les difficultés liées à la délivrance de visas pour les hommes d’affaires algériens, Raffarin a affirmé qu’«il existe une meilleure coordination entre l’ambassade à Alger et les autorités françaises sur cette question».

Mahmoud Tadjer