Les deux sélections ont été les meilleures du tournoi égyptien : Algérie-Sénégal, retrouvailles pour une finale somptueuse

Les deux sélections ont été les meilleures du tournoi égyptien : Algérie-Sénégal, retrouvailles pour une finale somptueuse

La 32e CAN a donné son verdict, ça sera l’Algérie et le Sénégal qui animeront l’ultime acte d’une édition qui n’aura pas été avare en rebondissements. Le suspense aura été la marque de cette CAN en terre égyptienne.

A l’image de ce coup de génie de Riyad Mahrez, en demi-finale, dans un temps suspendu, qui envoie les Verts et tout un peuple en finale de la Coupe d’Afrique des nations.

Qui aurait imaginé il y a seulement quelques mois que cet exploit serait possible ? Lorsque début juin, Djamel Belmadi avait dit qu’il irait en Egypte pour gagner la CAN, les commentateurs ont trouvé l’ambition trop débordante pour une équipe nationale en voie de construction. Aujourd’hui, la réponse est là devant nos yeux.

Jouer la finale de la CAN près de trente ans après se passe de tout commentaire. Cette finale inespérée, la troisième dans l’histoire du football algérien, la seconde en terre étrangère, a de multiples particularités : elle se joue en Egypte, pays avec lequel la rivalité sportive est traditionnelle, cette édition a vu aussi la participation de la crème du football continental, et enfin l’Equipe nationale version Belmadi est séduisante de par sa qualité de jeu et surtout sa hargne dans la victoire. Ce groupe façonné magistralement par Belmadi pour en faire la formation la plus compétitive de cette édition semble de l’avis des observateurs le plus à même de décrocher le titre africain. Une consécration plus proche que jamais.

Sénégal, les retrouvailles

Cet Algérie-Sénégal de la finale sera la seconde rencontre entre les deux pays dans le même tournoi. L’Algérie avait réussi au début de la CAN à surprendre cette sélection du Sénégal emmenée par Sadio Mané. Saura-elle rééditer la performance ? En finale, les conditions et les éléments seront complètement différents. Les Sénégalais seront dans une double posture, celle de vouloir remporter leur première couronne africaine et de la sorte prendre leur revanche contre cet adversaire algérien considéré de l’avis de la presse sénégalaise ici présente comme la « bête noire». Ces retrouvailles étaient déjà dans l’air pour les techniciens. Lors d’une rencontre en marge d’une des nombreuses conférences de presse et en réponse à une question sur une possible finale Algérie-Sénégal, le sélectionneur sénégalais Aliou Cissé avait répondu, « Inchallah, rendez-vous en finale ! » avec son sourire malicieux. Il avait vu juste. Et ce n’est que justice. Les deux meilleures sélections en lice dans cette CAN sont aujourd’hui invitées à animer la finale et tenter d’être champion d’Afrique. Certains médias africains font déjà remarquer la présence, loin d’être fortuite, de deux sélectionneurs nationaux en finale. Comme un message à qui de droit. Les compétences africaines viennent de le prouver. Il est évident que les techniciens étrangers (notamment français) apportent toujours quelque chose aux sélections africaines en mal de rigueur tactique. Mais il y a un fait, l’Afrique a beaucoup évolué.

En Egypte, ça a un autre charme !

Lors de cette demi-finale certains supporters égyptiens (une minorité) ont préféré encourager le Nigeria, ce qui n’avait pas été du goût des aficionados venus en avion depuis Alger spécialement pour donner de la voix en soutien aux Verts.

La tension était palpable notamment après l’égalisation des Nigérians. L’on a remercié dieu que l’équipe d’Egypte ne soit plus de la partie et qu’une confrontation entre les deux rivales a été évitée. Les supporters algériens comme de coutume lorsqu’il s’agit d’El Khadra sont arrivés en masse au Caire. Dans les rues de la capitale égyptienne, il n’est pas rare de rencontrer des groupes habillés du maillot des Verts et arborant souvent l’emblème national. Globalement, les Egyptiens sont persuadés que l’Algérie a une équipe qui mérite le titre.

«Pas comme nos poltrons bourrés d’argent. » Dans les gradins du Cairo Stadium, le douzième homme algérien aura accompli sa mission face au Nigeria.

Ça promet pour la finale. Kamel vient de Sétif, il a pris l’avion dès que l’Algérie a accédé au quart de finale. « On est ici pour ramener la coupe en

Algérie, elle ne peut plus nous échapper !». De Lyon, Samir et ses trois copains ont insisté pour voir de près Feghouli et les siens. «C’est du pur bonheur, l’Algérie en finale, c’est un songe éveillé !». «Aller en finale en Egypte, ce n’est pas la même chose», affirme Karim commerçant à Alger qui soutient ne pas rater depuis des années aucune sortie des Verts à l’étranger. «Alors une finale, en Egypte qui plus est, il faut être fou pour rater ça ! ». Vendredi prochain, les supporters algériens seront encore plus nombreux pour la finale. Cette dernière s’annonce déjà somptueuse avec un plateau de choix. Pour Mahrez et ses frères, le rêve est désormais à portée.