Le FLN et le RND se trouvent dans une situation de blocage qui a entraîné le gel systématique de leurs activités. Les anciens secrétaires généraux, Belkhadem et Ouyahia, portés disparus sur la scène politique, se murent dans leur silence.
Au FLN, tout comme au RND, les activités sont gelées jusqu’à nouvel ordre, non pas par décision de justice mais par le statu quo et le froid jeté entre les parties en conflit au sein des deux partis. En effet, la destitution de Belkhadem le 31 janvier dernier et la démission d’Ouyahia de la direction du RND en février ont réduit les deux formations au silence. Si au RND, la désignation de Bensalah, en tant que secrétaire général par intérim jusqu’à l’élection du successeur d’Ouyahia à l’issue d’un congrès qui se tiendra prochainement, semble dissiper progressivement la crise, au FLN le malaise se complique. Aucune issue n’est encore envisagée pour élire un nouveau secrétaire général.
Le statu quo qui persiste a induit le gel de toute activité partisane. Ni communiqué ni déclaration n’ont été rendus publics depuis la destitution de Belkhadem. Ce dernier bénéficie toujours du soutien de certains cadres et dirigeants, à l’instar du responsable chargé de la communication. Kassa Aïssi, proche collaborateur et partisan de Belkhadem, a préféré le silence comme moyen de communication privilégié depuis l’éviction de Belkhadem duquel il est très proche. Il faut dire que le chargé de la communication au sein du vieux parti élude souvent les questions des journalistes qui ne trouvent toujours pas de réponse à leurs indiscrétions. Ceci étant, les tentatives de rapprochement entre partisans et adversaires de Belkhadem en vue de trouver une issue à la crise ont échoué. Une rencontre a eu lieu lundi dernier au siège du parti entre Abderrahmane Belayat, coordinateur du bureau politique, Mohamed Boumehdi du CC ainsi que les chefs de file des redresseurs, dont Abdelkrim Abada, El Hadi Khaldi et Mohamed-Seghir Kara.
Les discussions ont porté sur la situation au niveau du parti, notamment la procédure d’élection du nouveau SG. Les partisans de l’ex-secrétaire général évincé continuent à le défendre en soutenant sa candidature pour se succéder à lui-même. Les contestataires rejettent catégoriquement la candidature de l’ancien SG et reprochent à ses partisans de maintenir le statu quo qui paralyse toutes les structures du parti. La date de cette réunion n’est pas encore arrêtée, malgré les rencontres officieuses qui ont eu lieu pour tenter de trouver un compromis à la crise qui paralyse le parti depuis deux mois. Les adversaires de Belkhadem insistent et mettent la pression pour convoquer une session extraordinaire du comité central en vue de l’élection du successeur de Belkhadem, persona non grata à la tête du parti. Par conséquent, le parti se trouve dans une situation de blocage et ses activités sont gelées jusqu’à nouvel ordre.
Au RND, depuis la démission d’Ouyahia et son remplacement par l’actuel président du Conseil de la nation, Abdelakder Bensalah (SG par intérim), la crise tend vers le dénouement. Les discussions et concertations menées par Bensalah en vue de trouver une sortie de crise ont fait entendre raison à certains militants frondeurs, à l’image de Nouara Djaâfar qui s’est vu offrir le poste de porte-parole du parti.
Avant-hier, l’instance nationale technique du parti a examiné, sous la présidence de Bensalah, les mécanismes de relance des activités du parti au niveau des structures de base. La réunion consacre l’instruction adressée par Bensalah aux responsables de ces structures en vue de préparer la tenue de la session extraordinaire du conseil national, laquelle sera suivie de la tenue du quatrième congrès du parti, selon le communiqué signé par la porte-parole du RND, Nouara Djaâfar, qui dit vouloir «ouvrir la voie au dialogue au sein des structures de base du parti en vue d’associer les cadres et militants à la dynamique d’une nouvelle politique». Mme Djaâfar annonce une série d’activités qui seront organisées par le groupe parlementaire du RND. Les activités seront relancées…
Par Yazid Madi
