L’Algérie tente d’apporter sa pierre à l’édifice de cette paix en accueillant les chefs militaires des factions concernées, à l’exclusion des groupes terroristes.
La partition en trois temps du représentant de l’ONU, Bernardino Léon, se complaît dans ce jeu qui aurait été équivoque s’il n’y avait pas cette propension marocaine à tenter de torpiller les efforts de la Médiation conduite par l’Algérie.
Selon le Haut Comité aux réfugiés (HCR) de l’ONU, ce sont plus de 100.000 migrants qui sont arrivés en Europe après une traversée de la Méditerranée tumultueuse et ponctuée par de nombreux morts, uniquement en 2015, c’est-à-dire entre janvier et mai dernier.
On sait que le plus grand nombre de ces migrants dont les images terribles foisonnent sur les écrans des télévisions européennes, notamment françaises, sont d’origine syrienne et libyenne, avec un contingent de transfuges du Sahel fuyant les exactions de Boko Haram et des Chebab. C’est dire combien les discussions autour d’un projet d’union nationale garantissant le rétablissement de la paix et la mise en place d’un gouvernement de consensus est réellement une question vitale pour l’ensemble des pays riverains de la Méditerranée, au sud comme au nord de la Mare nostrum.
Résolument, l’Algérie tente d’apporter sa pierre à l’édifice de cette paix si nécessaire, en accueillant à plusieurs reprises des pourparlers entre les responsables de partis, les représentants de la société civile et, dernièrement, les chefs militaires des factions concernées, à l’exclusion des groupes terroristes.
En s’employant, vaille que vaille, à faire progresser le dossier d’une entente cordiale entre tous les protagonistes, Alger pèse de tout son poids sur l’échiquier libyen afin d’aboutir au plus vite au résultat escompté.
Certes, la multiplicité des centres de discussion peut engendrer légitimement un certain scepticisme, voire un doute certain quant à l’aboutissement des efforts. Cela est d’autant plus vrai que l’on a observé, tout au long de la médiation conduite par l’Algérie dans le dossier malien, une attitude pour le moins outrancière d’un pays voisin qui s’est évertué à dénigrer outre mesure les efforts de notre diplomatie et tenter de jeter le discrédit sur son action. L’annonce selon laquelle les deux Parlements libyens de Tobrouk et de Tripoli seraient conduits, dans les tout prochains jours, à Berlin pour y rencontrer les ministres des Affaires étrangères des pays occidentaux membres du Conseil de sécurité de l’ONU, mandatés par le récent sommet du G7 qui a sommé les factions libyennes de sceller au plus tard le 17 juin un accord définitif, vient comme un cheveu sur la soupe des pourparlers qui se déroulent sans discontinuer à Alger, mais aussi au Caire.
La partition en trois temps du représentant du secrétaire général de l’ONU, Bernardino Léon, se complaît dans ce jeu qui aurait été équivoque s’il n’y avait pas cette propension marocaine à tenter par divers moyens de torpiller les efforts de la Médiation conduite par l’Algérie pour la restauration de la paix et de la sécurité au Mali.
On sait parfaitement que la finalisation d’un gouvernement d’union nationale ne saurait se faire sans l’aval des principales composantes de la scène libyenne, d’une part, les milices de Fajr Libya et d’autre part, les chefs des tribus majeures qui déterminent la validité du consensus. Ni les unes ni les autres ne sauraient s’en laisser conter par les promesses et encore moins les engagements des parlementaires, aussi influents soient-ils.
Les décisions «audacieuses» que le G7 appelle de ses voeux ont besoin pour être effectives de l’adhésion de toutes les factions sans exclusive, à l’exception bien sûr des groupes terroristes d’al Qaîda et de Daesh, et ce n’est un secret pour personne que pour y parvenir, «rien ne sert de courir…». Une chose est sûre, l’Algérie transcende les aléas de ces calculs mesquins pour ne privilégier que l’intérêt supérieur du peuple libyen frère qui, le moment venu, saura faire la part des choses et inventorier les rôles et les buts latents et avoués de chaque pays qui entend s’ériger en précepteur. Comme au Mali, la même philosophie préside à la démarche de la diplomatie algérienne qui tente, chaque fois que cela est possible, de mettre en oeuvre les principes intangibles de l’Algérie depuis des décennies, assurer la paix et l’intégrité territoriale, encourager la réconciliation nationale et contribuer ainsi au développement économique, ciment essentiel à la sécurité pérenne.
Daesh contrôle la ville de Syrte
Le groupe Etat islamique a annoncé hier avoir pris la ville de Syrte, dont il contrôlait déjà l’aéroport depuis fin mai, ainsi qu’un centrale thermique voisine, selon le Centre américain de surveillance des sites islamistes Site. L’EI-province de Tripoli a mis en ligne une série de photos de combattants, indiquant avoir conquis la ville de Syrte, située à 450 km à l’est de Tripoli, après avoir combattu les forces de Fajr Libya, une coalition de milices contrôlant Tripoli et une partie de la Libye.