Les deux filles du colonel de l’ALN et principal négociateur des Accords d’Evian qu’il a, d’ailleurs, paraphés, Krim Belkacem, ont plaidé, hier en marge de la conférence de Rédha Malek, pour la réhabilitation du 19 mars 1962, date qu’elles considèrent comme une étape aussi importante que celle du 1er-Novembre 1954 puisque, disent-elles, mettant fin à 132 ans de colonialisme.
Par réhabilitation, Kawther et Karima Krim revendiquent que ce jour de la victoire rejoigne le podium des dates phares de la glorieuse Révolution de Novembre en la proclamant journée chômée et payée. Pour Karima Krim, son défunt père était un homme d’honneur qui a admirablement mené le long processus de négociations sans, dira-t-elle, renoncer à aucun des préalables posés par la direction du FLN. «Quand il a paraphé le document final, il ne l’a pas fait en son nom personnel, encore moins au nom d’une région mais au nom de tout le peuple algérien», dira Karima Krim, pour qui son père a été assassiné pour ses idées progressistes. A ce sujet justement, notre interlocutrice dira «laisser le temps faire son œuvre», l’urgence étant pour elle, que «les nouvelles générations s’imprègnent un peu mieux de la symbolique et de la valeur de cette date du 19 mars 1962», intimement liée, il est vrai, au valeureux dirigeant que fut son père. Mais tiendra-t-elle à préciser, «il arrivera le moment opportun pour que la lumière soit faite sur l’assassinat non pas uniquement de mon père mais aussi de tous les autres dirigeants de la glorieuse révolution».
M. K.