Les détenus politiques du Mzab seraient graciés le Premier Novembre

Les détenus politiques du Mzab seraient graciés le Premier Novembre

Une grâce présidentielle à l’occasion de la commémoration du Premier novembre prochain serait prononcée envers les détenus de la vallée du Mzab, a annoncé jeudi le wali de Ghardaia Azeddine Mechri.

Le wali Azeddine Mechri qui, selon le quotidien en arabe El Mawid El Yaoumi ( الموعد اليومي ), s’adressait aux journalistes en marge de la commémoration de la journée de la “concorde civile et de la réconciliation nationale” avait déclaré avoir l’espoir “aujourd’hui que Ghardaia a retrouvé le calme, de voir les détenus qui croupissent dans les prisons libérés, il y en a qui sont des étudiants à l’université, d’autres qui sont des lycéens qui méritent un regard de compassion de la part du président de la République”.

“Les familles des détenus m’ont demandé de transmettre ce message au président de la République et il y a donc une forte possibilité que les détenus soient graciés et libérés le Premier Novembre”, a encore dit le wali de Ghardaia.

Contacté par le HuffPost Algérie, l’avocat Ahmine Noureddine qui représente de nombreux détenus politiques de la région du Mzab a d’abord exprimé sa surprise quant à la nouvelle de la grâce présidentielle tout en affirmant que si cela se confirmait ce serait “une mesure d’apaisement en raison de la situation très tendue”.

LG Algérie

Me Ahmine a également apporté quelques éclaircissements quant à l’identité des détenus qui pourraient être graciés prochainement par le président Bouteflika.

Selon lui, il ne peut pas s’agir du groupe d’activistes “suspectés de militer pour l’autonomie du Mzab”, ceux-là ayant déjà été libérés en même temps que le leader du mouvement Kamel Eddine Fekhar (le 16 juillet 2017, ndlr). “Le groupe de détenus autour de Kamel Eddine Fekhar ont tous été libérés en même temps que Fekhar, ils étaient plus d’une quarantaine et ils ont tous écopé de cinq années de prison, dont deux années de prison ferme”, a ajouté Me Ahmine qui a tenu à préciser que tous n’étaient pas des militants pour l’Autonomie du Mzab.

“Les détenus encore en prison et dont les affaires sont directement liées aux affrontements de Ghardaia en 2015”, précise l’avocat, “n’ont pas encore été jugés, leurs dossiers sont en cours d’instruction, ils attendent donc leur procès” et ne peuvent vraisemblablement pas bénéficier d’une grâce.

Ceux qui vont donc être libérés, si l’information de la grâce présidentielle venait à être confirmée, “sont les jeunes gens qui ont été arrêtés plus récemment, à savoir vers la fin de l’année 2016 – début 2017 et qui n’ont donc pas été interpellés pendant les événements de Ghardaia mais à cause de leurs écrits sur leurs blogs ou sur leur page Facebook”.

Ces jeunes gens dont parle Me Ahmine sont une dizaine et, quand bien même ils ont été arrêtés pour leurs écrits et non pas pour avoir participé à des affrontements ou des rassemblements, “ils ont eu les mêmes chefs d’accusation que les autres” à savoir “atteinte à la sécurité nationale; tentative criminelle; participation à infraction; acte terroriste et subversif; association de malfaiteurs”, la liste est longue.

A souligner que Me Noureddine Ahmine estime que si le wali de Ghardaia a annoncé avoir demandé au président de la République de gracier les détenus politiques de Ghardaia, “cela ne peut pas venir de son initiative personnelle” mais qu’il est plus vraisemblable qu’il ait été instruit de le faire par Alger.