Il y a deux ans, un livre collectif écrit par un groupe d’Algériens révélait l’incroyable concussion entre le président Bouteflika et les affairistes des Emirats, complicité qui se faisait sur le dos de l’Algérie. Le livre, » Notre ami Bouteflika – de l’Etat rêvé à l’Etat scélérat » détaillait les combines auxquelles se livrent le clan du président et les riches prédateurs émiratis. Interdit en Algérie, l’ouvrage n’a pas eu l’audience qu’il a connu en France (classé dans les 25 meilleures ventes) et, de ce fait, nos compatriotes n’ont pas eu connaissance de l’ampleur du désastre.
Deux ans plus tard, notre confrère TSA confirme ce qui a été déjà écrit par les auteurs de « Notre ami Bouteflika – de l’Etat rêvé à l’Etat scélérat » et dévoile le scandale : sur instruction du président Abdelaziz Bouteflika, le fonds d’investissement émirati EIIC a bénéficié d’une autorisation exceptionnelle de financement via des banques algériennes pour son projet algérien Dounya Parc, d’un montant de 100 milliards de dinars. Les documents publiés hier jeudi par TSA attestent, sans l’ombre d’un doute, le coup de pouce subjectif du chef de l’État.
Pourquoi le président agit -il ainsi ?
Pour le comprendre, lematindz revient sur les révélations contenues dans « Notre ami Bouteflika – de l’Etat rêvé à l’Etat scélérat » et publie une série d’articles sur ce sujet.
Les capitales du Golfe, Emiratis et Saoudiens, jubilaient eux aussi, ce 15 avril 1999. Les monarchies arabes espèrent une Algérie réorientée vers une engeance arabo-islamique, qui intégrerait leur sphère d’influence.
Ils attendaient également de Bouteflika la reconnaissance du ventre.
Les autorités de Riad et d’Abou-Dhabi furent, en effet, d’une grande prodigalité envers Bouteflika, dans ses années d’exil. Cela commença à Genève, où le futur président algérien avait été pris en charge par Zaki Yamani, alors patron d’Air Harbour Technologies, spécialisée dans le tourisme d’affaires au Moyen-Orient et en Afrique. A Paris, l’ambassade des Emirats payait tous les frais de Bouteflika, ceux du transport aérien notamment.
C’était avant que l’ancien ministre tunisien Masmoudi ne l’aida à s’installer aux Emirats.
A Abu Dhabi, Bouteflika avait passé son séjour entre un logement mis à sa disposition par cheikh Zayed Ben Sultan Al Nahyan, chez qui il a travaillé comme vague conseiller à l’Institut des études stratégiques, et l’hôtel Intercontinental, aux frais de l’ancien ministre des Affaires étrangères émirati M. Souidi. Il se rendait assez souvent au Centre culturel de la ville, dirigé par le fils de Souidi, où, dit-on, il participait à des débats privés, parfois des discussions informelles avec des représentants des corps diplomatiques occidentaux et arabes.
Au président Chadli qu’embarrassait cet exil doré accordé à un ancien ministre de la République, cheikh Zayed donna cette explication chafouine : « Mieux vaut que Bouteflika soit pris en charge par les Emirats que par Saddam ou Kadhafi. Et puis, il est préférable pour nous tous qu’il ne subisse pas l’exil en France. »
Une fois élu président de la République, Bouteflika eut effectivement la reconnaissance du ventre. Il s’est toujours senti redevable envers le cheikh à qui il rendait visite à la moindre hospitalisation en Suisse. Il se fera également fort de se souvenir de l’hospitalité des amis émiratis auxquels il accordera de juteux marchés au mépris de la réglementation et le droit de chasser les espèces rares dans le désert algérien.
C’est toute l’histoire d’Orascom et de Djezzy, sa filiale algérienne.
D’une dette que le nouveau président Bouteflika avait envers ses bienfaiteurs émiratis.
Personnage central : Mohamed Al Shorafa affairiste émirati et ami de Bouteflika.
Les deux hommes se sont connus aux Emirats dans les années d’exil de Bouteflika. Dès que fut certifiée, en novembre 1998, la désignation d’Abdelaziz Bouteflika par la hiérarchie militaire comme futur président de la République algérienne, Mohamed Al Shorafa s’empressa de créer, le 11 décembre 1998 à Abu Dhabi, une modeste société familiale, dénommée United Eastern Group. C’est le gérant de cette petite firme toute nouvelle, sans prestige, sans fonds et sans patrimoine que Bouteflika présentera comme «grand partenaire arabe» et qu’il recevra avec tous les honneurs à la Présidence dès juin 1999.
Al Shorafa entrera dans le monde des affaires algérien par la grande porte du palais d’El Mouradia. Bouteflika confiera à la modeste United Eastern Group d’immenses marchés, comme la rénovation et l’extension du port d’Alger et de l’aéroport Houari-Boumediène, la construction du port de Djendjen, la zone franche de Bellara et, surtout, la deuxième licence de téléphonie mobile !
L’accord entre cette petite SARL et le gouvernement algérien se fera le 4 août 1999 entre Al Shorafa et le conseiller spécial de Bouteflika, Rachid Aïssat, devant les caméras de la télévision algérienne. L’agence de presse officielle APS rapporte l’évènement, et les journaux publics en feront leur titre de première page ! Mohamed Al Shorafa agissait en fait en tant qu’actionnaire de la firme égyptienne Orascom à laquelle il devait rétrocéder le marché de la téléphonie mobile. Des cadres algériens s’opposent alors à l’arnaque. La presse Il déposera plainte contre le directeur du Matin, plainte qui se soldera par une condamnation à trois mois de prison ferme.
Bouteflika nourrira une grande rancune envers les journaux algériens pour cette révélation handicapante pour sa réputation. Il parviendra cependant à faire bénéficier Orascom de la licence GSM en bafouant toute la règlementation. pour moins de 800 millions de dollars, soit un tiers en moins que la licence payée par Méditel au Maroc alors que le PIB par tête des Algériens est deux fois plus élevé que celui des Marocains.
En 2009, dans la foulée d’une campagne anti-égyptienne née de matchs de qualification pour le Mondial entre l’Algérie et l’Egypte, les autorités algériennes «découvrent» une entreprise égyptienne florissante mais à la prospérité douteuse : Orascom. En 8 années d’activité, cette firme de téléphonie mobile avait dominé le marché (Djezzy, la filiale algérienne, comptait 14 millions d’abonnés) et réalisé une plus-value de plus de 2 milliards de dollars sur le dos de l’Algérie en revendant sa filiale algérienne, la société Ciment blanc d’Algérie holding (Ciba) qui regroupe deux cimenteries (M’sila et Mascara) au géant français Lafarge en septembre 2007, quelques années seulement après son acquisition auprès de l’Etat algérien.
Le scandale est que Sawiris, fort de l’appui de Bouteflika, a bénéficié d’un montage financier des banques publiques et privées algériennes comme ce fut le cas d’ailleurs pour sa filiale de téléphonie mobile Djezzy dont les bénéfices sont tout simplement énormes. Faut-il rappeler également que son projet de réalisation de deux lignes de production de ciment blanc et de ciment gris basées dans la région d’Oggaz près de Mascara a été financé à hauteur de 61% par les banques publiques et privées algériennes ?
Le coût total de cette opération est évalué à 538 millions de dollars (38,74 milliards de dinars). L’histoire retiendra que jamais une entreprise algérienne ou étrangère n’a mobilisé autant de banques de renom pour concéder un montant aussi important. Orascom l’a fait. Et le président de sa filiale algérienne n’a pas caché sa joie ce jour-là : «C’est un rêve qui se réalise !», avait-il déclaré.
Comme on le comprend : ce financement algérien des «investissements» de Sawiris lui a juste permis de mieux vendre à Lafarge. Le vrai rêve c’est donc la cagnotte qu’il a engrangée, mais surtout le pied qu’il a mis dans le capital du groupe français à hauteur de 11,4%.
La transaction ayant fait de Lafarge un acteur majeur du marché du ciment en Algérie, les pouvoirs publics disent n’avoir pas digéré l’opération de cession, faite sans que l’Etat n’en ait été préalablement informé.
Ils constatent, par ailleurs, que les sorties de dividendes ont été cinq fois plus importantes que les nouvelles entrées de capitaux, et accusent alors Orascom de «piller le pays»
C’était un des « cadeaux » de Bouteflika aux parrains du Golfe.
D’autres suivront.
Prenons un exemple, celui du dépeçage de la côte algérienne.
En marge du forum économique de Crans Montana en Suisse, édition de l’automne 1999, le président Bouteflika affirmait, lors d’une conférence de presse, que « le marché touristique algérien est une affaire de plusieurs milliards de dollars et que l’Algérie entend engager des pourparlers avec des partenaires étrangers désirant collaborer sérieusement et investir dans ce secteur vital de notre économie ». Certains milieux d’affaires à l’affût de toutes les opportunités juteuses n’ont pas attendu cet appel pour s’accaparer le créneau. Sur la côte algérienne, l’OPA au dinar symbolique a commencé depuis plusieurs années, au plus fort de la violence et des tueries menées par les islamistes armés.
Les mille deux cents kilomètres de littoral algérien sont la seule partie du sud-ouest de la Méditerranée encore relativement épargnée par le béton. Pas pour longtemps, car le pillage va commencer. La stratégie employée par ces investisseurs est toute simple : lancer des projets touristiques fumeux pour s’approprier les sites, tout en bénéficiant des facilités accordées par la loi et les organismes d’aide à l’investissement. C’est le moyen de devenir propriétaire des lieux et intermédiaires des investisseurs étrangers qui pointent le nez, venant des pays du Moyen Orient et du Golfe plus particulièrement. L’un d’entre eux, issu de la famille Hariri du Liban et proche de l’ancien Premier ministre, n’avait pas caché son intérêt, lors d’une visite en Algérie, à investir dans des projets touristiques et commerciaux en partenariat avec des entreprises publiques algériennes. L’échec du projet lui fit dire : « je crois d’ailleurs qu’on a utilisé le nom de Rafik Hariri [nom du Premier ministre libanais] pour avoir une OPA sur ces terres et lever tous ces obstacles. Cette zone [la côte] est sans doute au centre de nombreux enjeux politiques ». Ce qui est acquis pour une bouchée de pain, par les voies les plus « légales » au demeurant, mais avec des complicités certaines au sein des institutions concernées de l’État, sera revendu au prix fort aux investisseurs venus d’ailleurs, annonçant une spéculation foncière effrénée sur tout le littoral. A moins que l’acquéreur opportuniste ne se pose en associé des partenaires étrangers professionnels.
Dans l’algérois, les extorsions s’opèrent à grande échelle.
Les investisseurs du Moyen-Orient et du Golfe s’intéressent de près à cette prédation. Plusieurs de leurs projets ont été retenus par la Société d’investissement hôtelier (SIH), une société par actions basée à Club des Pins et rattachée directement à la Présidence de la République. Le ministère de tutelle est tenu quasiment à l’écart. Pour preuve, alors que le ministère attend les conclusions de l’étude devant déterminer la nature de l’investissement approprié à la plage Les Dunes, les terres ont déjà été clôturées pour accueillir un gigantesque complexe de l’homme d’affaires libanais Mustapha Hariri, cousin du Premier ministre Rafik Hariri. Pas loin des Dunes, à Sidi Fredj, le milliardaire émirati Cheikh Hammed prévoit de construire un hôtel cinq étoiles. Les Saoudiens ne sont pas en reste. Un important complexe touristique, avec centre commercial, est prévu dans la région de Boumerdès.» Et pour s’approprier les terres, les prétendants ne font pas dans la dentelle : Des haies de tôle et de parpaing ont délimité 20 hectares des EAC sur arrêté du wali d’Alger, Abdelmalek Nourani, signé le 19 octobre 2002. Des agents de la résidence Sahel veillent sur la surface reprise, désormais interdite à la production agricole.
Après la côte, la faune.
Bouteflika autorisera les émirs braconniers à venir exterminer la faune algérienne, notamment les espèces protégées par la loi, telles que la gazelle Dorcas et l’outarde. Arrivés par vol spécial en provenance d’Arabie Saoudite, des Emirats, de Qatar ou de Koweït, ils érigent des camps de luxe, dont l’accès est interdit aux Algériens, et s’adonnent en toute liberté au carnage. Sur instruction spéciale du président Bouteflika, les braconniers sont accueillis avec faste par les autorités locales entourées d’un impressionnant dispositif sécuritaire. Bouteflika laisse faire et fait même voter une loi qui légalise ce braconnage de masse.
Il a fallu l’assassinat, non élucidé à ce jour, d’un dignitaire saoudien en décembre 2003 pour que le braconnage des émirs prenne fin sur les terres algériennes.
L’Etat noyé
Entrée en fanfare! Nous sommes le 5 avril 1999, le candidat Bouteflika est en campagne pour l’élection présidentielle du 15 avril. «Chez nous, les bandits sont devenus des gouvernants et les gouvernants des bandits .(…) Je suis venu effacer avec l’eau de javel la politique d’oppression, la politique de la haine et des calculs..». Moins d’une semaine après son élection, il revient à la charge: «ce pays a été géré par des bandits». Et quelques mois plus tard à Tipaza, devant une foule qui n’attendait pas tant, il annonce: «Je vous informe que la lessive au sein de l’Etat ne fait que commencer », fustigeant au passage les banques, les passe-droits, les douaniers et même la gendarmerie . «Je tiens à annoncer que le mouvement qui a touché le corps des walis – il a mis fin à la fonction de 22 d’entre eux et interdit 16 autres de tout emploi – n’est qu’un premier pas vers ce que nous envisageons d’entreprendre pour redresser tous les secteurs sans exclusive. La dépravation doit disparaître de notre pays car, que le mal devienne la règle et le bien l’exception est inacceptable». «Des bandits ont pris en main le marché de l’importation par la force, et parfois par la menace et la terreur (…) Ces monopoles individualisés sur le marché agissent selon les textes de la loi de la République. Ce qui explique l’assurance de ce groupe de personnes à dominer l’économie du pays. Toutes les facilités leur sont accordées par les banques (…)
«L’Algérie est un pays miné par la corruption» : le propos, présumé indigné, du président Abdelaziz Bouteflika a été lâché lors d’un meeting tenu le 30 août 1999. Le constat ne paraît pas avoir nettement changé depuis, 2 mandats présidentiels plus tard, et ne changera certainement pas lors de ce 3ème mandat. Dans une interview au quotidien français « Le Figaro », le 16 novembre 1999, Bouteflika a donné quelques indications sur sa méthode pour lutter contre la corruption : « La consolidation du processus démocratique, la promotion de l’État de droit, le développement des médias, l’irruption du mouvement associatif, le rétablissement de la confiance entre l’administration et l’administré, tous ces chantiers immenses auxquels j’ai décidé de m’attaquer vont certainement donner naissance à une dynamique qui éliminera dans une large mesure les corrompus et les parasites ».
Plus de dix ans après ces belles paroles, l’Algérie est classée par l’ONG Transparency international dans son rapport annuel 2009 à la peu glorieuse 111 éme place sur 180 pays, classés en fonction de leur degré de corruption. Par rapport à 2008, l’Algérie qui avait été classée à la 92e place, en perd donc 19. Autrement dit, en une année la corruption s’est aggravée. Et cette série d’affaires qui ont éclaté en 2010 ne fait que confirmer une tendance lourde à la corruption qui gangrène l’État et les institutions au plus haut niveau. Le fait que le pouvoir politique ait décriminalisé la corruption, estiment de nombreux spécialistes du droit algérien, a amplifié le phénomène.
Aux effets socialement déstructurant induits par les années de violence terroriste se sont ajoutées les mutations provoquées par l’accélération du libéralisme économique dans une conjoncture marquée par une embellie financière sans précédent. D’une dizaine de milliards de dollars en 2000, les réserves de change ont atteint les 144 milliards de dollars à fin 2009, sans que cela se traduise par une amélioration des conditions sociales d’existence des couches les plus pauvres.
L’existence de cette énorme masse financière, dans un système politique caractérisé par une opacité totale, a aiguisé bien des appétits et n’est pas sans rapport avec l’ampleur inouïe prise par la corruption en Algérie.
En revanche, les affaires révélées par la presse, en particulier par le Matin, n’ont pas bénéficié du même traitement. Ainsi de l’affaire Mohamed Ali Shorafa, ce milliardaire émirati, ami d’Abdelaziz Bouteflika, qui en 1999 a cherché à profiter de ses relations avec le chef de l’Etat (il ne s’en cachait nullement) afin que le marché de la téléphonie mobile n‘échappe pas à l’égyptien Orascom . Dix ans après, Orascom, qui avait racheté pour une bouchée de pain la cimenterie de Meftah avant de réaliser une juteuse opération en la revendant au français Lafarge, et dont le nom a été cité dans le récent scandale Sonatrach, sur la sellette, est priée de quitter l’Algérie. Quant à Mohamed Ali Shorafa, son passé ne plaide pas pour lui: son nom a été cité dans l’affaire de la banque BCCI aux Etats-Unis. Cette banque avait fait l‘objet d‘une commission d‘enquête menée par le sénateur John Kerry, avant d’être liquidée par les autorités de régulation américaine et européennes le 2 juillet 1991 pour malversations financières .
Ajoutons pour clore cette partie du tableau, cette autre forme de corruption consistant à utiliser l’argent de l’Etat pour sa campagne électorale en 2003-2004 : le chef de l’Etat avait distribué 190 milliards de dinars à 35 wilayas. Des enveloppes qui n’étaient pas prévues et budgétisées dans la loi de finances 2003-04.
Plus que jamais, Bouteflika apparaît comme l’homme des lobbies étrangers
Jacques Chirac l’entend ainsi et, lui qui fut l’un des précurseurs du complot international d’émasculation de l’Algérie en 1998, déboule à Alger quelques jours plus tard, pour une visite de soutien au président Bouteflika, sans attendre la confirmation du scrutin par le Conseil constitutionnel !
Un an plus tard, en avril 2005, Bouteflika fait adopter, à la hussarde, une loi sur les hydrocarbures que Bouteflika, pour servir les lobbies étrangers, dans le silence le plus complet des parlementaires, des élus beaucoup plus soucieux de leur statut personnel et des privilèges qui s’y rattachent que du bien être du peuple qu’ils sont censés représenter.
Madame Bitat fut la seule sénatrice qui ait exprimé un avis contraire à la pensée unique ambiante. Une voix du lobby national ? Sans doute.
La dite loi proposait d’attirer par des largesses, qui n’existent nulle part ailleurs au monde, les grandes compagnies pétrolières mondiales afin qu’elles consentent d’investir des milliards de dollars dans le Sahara algérien.
Les observateurs furent stupéfaits de découvrir que les Algériens qui, dans le passé avaient si souvent traité les monarchies arabes de cheval de Troie des USA à l’intérieur de la forteresse de l’OPEP, baisser à ce point la garde et accorder aux grandes compagnies pétrolières, américaines en particulier, des avantages inconsidérés; des avantages que nul autre pays pétrolier au monde n’avait concédés jusque là, allant jusqu’à laisser au partenaire étranger la propriété du sous sol. «Quel pays de contradictions que l’Algérie qui n’autorise pas les investisseurs étrangers à devenir propriétaire du lopin de terre sur lequel ils installeraient leurs unités industrielles mais qui concède, avec une telle légèreté, les milliers de milliards de dollars de ses ressources énergétiques à ces mêmes investisseurs !», ironise un ancien responsable de Sonatrach.
Les partenaires étrangers attendaient comme des fauves, depuis plus d’une année l’entrée en vigueur de la nouvelle loi, afin de se jeter sur la proie qu’ils ont choisie. On parle même de cette très grande multinationale anglo-saxonne, avec laquelle le pouvoir négociait depuis une année pour l’associer au développement d’une vingtaine de champs, un projet de quelques trois milliards de dollars, sur lequel on lui a déjà promis 75% de participation.
Parallèlement, le ministre de l’Industrie et de la Promotion de l’investissement, Hamid Temmar, un proche du président, met en vente les entreprises d’Etat.