Belkhadem et Soltani encerclés.
L’assaut serait imminent !
Il est «intéressant» de voir que la réaction de Bouguerra Soltani, patron en partance du MSP, face à l’assaut des forces spéciales contre les tangos d’In Aménas est exactement la même que celle des Premiers ministres japonais et britannique. Il s’est dit déçu de ne pas avoir été informé des options et décisions prises par l’ANP.
Soltani, Cameron et Abe, même position ! C’est fou, non ? Pas si fou que ça, au fond. Parce que, dans ce drame d’In Aménas, nous avons au moins eu droit à une constante : le silence hyper-gêné des islamistes algériens. Un silence de… cathédrale, si j’ose dire. Et j’ose ! C’est tellement dur pour des leaders de partis intégristes, dont certains ont eu un parcours terroriste avant d’être reversés dans le civil et le politique, de sortir les mots de leurs bouches ankylosées : «Oui, nous soutenons l’action de notre armée !» C’est un effort surhumain qu’ils n’ont pu accomplir clairement.
Pour les plus sollicités d’entre eux, juste quelques balbutiements, des crachotis, des borborygmes, des grognements exprimant plus le courroux d’avoir été forcés de réagir publiquement plutôt qu’un soutien franc et massif à l’ANP. Normal ! Lorsque Fabius, chef de la diplomatie française, bien droit dans ses rangers en face des micros déclare que «le terrorisme est un mal absolu qu’il faut combattre de manière implacable», l’ancien exorciste, le prêcheur de haine reconverti dans le business politique, geint et gémit qu’il aurait «souhaité être informé».
Mais on ne voulait pas te déranger, mon grand ! On ne dérange pas quelqu’un qui fait ses cartons et valises. Et surtout, on ne voulait pas te gêner. Eh ouais ! On a beau être éradicateurs assumés, nous ne sommes pas totalement sadiques avec des mecs comme toi. On sait bien tes nuits agitées et partagées. Partagées entre d’où tu viens, d’où tu as été «pêché» et ce que tu es devenu. C’est dur, tellement dur le dilemme intégriste dans de pareilles situations. Et puis, il y a cette solitude que tu découvres effaré aujourd’hui. Lâché et vilipendé par tes anciens potes des montagnes. Et sur le point d’être lâché aussi par le Palais, parce qu’arrivé en fin de mission, en bout d’utilisation, en limite de péremption.
C’est sûr que dans cette position vachement inconfortable, on préfère la jouer en sourdine. Profil discret. Juste quelques couinements. De quoi donner l’impression que l’on vivote encore, alors que de loin en loin, de moins en moins loin parvient déjà le bruit sourd des marteaux actionnés par les croquemorts qui clouent les planches du cercueil. Fin de parcours Bouguerra ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.