Les députés du principal parti turc d’opposition, élus lors des élections législatives du 12 juin, ont refusé de prêter serment au Parlement en signe de protestation contre le maintien en détention provisoire de deux d’entre eux, accusés d’implication dans un complot.
« Tant que nos camarades députés seront empêchés de prêter serment, nous, les élus du CHP, ne prêteront pas serment non plus », a déclaré le président du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), Kemal Kiliçdaroglu, peu avant la cérémonie de prestation de serment des nouveaux élus.
Le CHP a remporté avec 26% des voix 135 sièges sur 550 aux Parlement lors des législatives du 12 juin, dominées par le Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir) qui avec 50% des voix a été reconduit pour un troisième mandat successif.
Un tribunal stambouliote a rejeté jeudi les demandes de libération du journaliste Mustafa Balbay et de l’universitaire Mehmet Haberal, élus respectivement à Izmir (ouest) et Zonguldak (nord-ouest) sur des listes du CHP.
Les deux hommes ont été élus alors qu’ils étaient en détention provisoirepour appartenance supposée au réseau putschiste Ergenekon, qui visait selon l’acte d’accusation, à créer, en multipliant les violences, un contexte favorable à un coup d’Etat militaire contre le gouvernement.
Sept autres candidats (six militants kurdes et un membre d’un parti nationaliste MHP) ont été élus alors qu’ils étaient en détention provisoire. Leurs demandes de libération ont toutes été rejetées.
Seuls les 327 députés de l’AKP et les 53 élus du MHP devraient ainsi prêter serment mardi.