Les députés dénoncent les attaques égyptiennes

Les députés dénoncent les attaques égyptiennes

« L’Algérie suit avec beaucoup d’attention ce qui se passe au Caire »

L’Etat algérien ne permettra pas à quelqu’un de toucher même pas à un cheveu de ses citoyens à l’étranger.



Nous sommes là pour les protéger », a déclaré le ministre de la Solidarité, de la Famille et de la Communauté algérienne à l’étranger, Djamal Ould Abbès, en réponse aux déclarations faites, samedi dernier, par le président égyptien, Hosni Moubarak. S’exprimant hier en marge d’une séance plénière de l’APN consacrée à l’examen de la loi de finances 2010, le ministre affirme avoir mis en place une cellule de suivi de la situation des Algériens en Egypte. « Nous allons suivre avec beaucoup d’attention ce qui se passe au Caire. S’il y a des Algériens qui sont en difficulté, nous sommes prêts à les rapatrier dans les plus brefs délais », assure-t-il. Selon lui, deux étudiants algériens en Egypte se sont rendus, hier matin, au siège du ministère pour faire part au ministre de leur inquiétude au sujet de leurs camarades restés dans la capitale égyptienne. « Ils sont inquiets et terrorisés. Les étudiants sont restés, depuis samedi dernier, cloîtrés dans leurs chambres », dit-il. L’Etat, ajoute-t-il, n’abandonnera pas ses ressortissants, qu’ils soient des étudiants ou simples citoyens. Livrant son témoignage sur les événements ayant suivi le déplacement de l’équipe nationale en Egypte, le ministre décrit un véritable enfer. « Au Caire, nos joueurs étaient terrorisés.

80 000 personnes ont sifflé notre hymne national. Après le deuxième but des Egyptiens, j’ai reçu, dans la tribune officielle, un sac de 2 kg de pois chiches sur la poitrine », témoigne-t-il. Poursuivant, l’orateur a dit également qu’il remettrait un rapport au gouvernement sur les événements du Caire. « Je suis en train de préparer le rapport à remettre au gouvernement. Il portera sur ce que nous avons vécu réellement en Egypte. J’étais au Caire pour une mission et je dois rendre un rapport à mes supérieurs », enchaîne-t-il. Sollicité pour commenter la violente campagne médiatique orchestrée par des officiels et des médias égyptiens contre l’Algérie, Djamal Ould Abbès estime qu’il faut les ignorer. « On les a éliminés et battus sur le terrain de football. Ce qu’ils disent actuellement ne nous intéresse pas. Il faut les ignorer », rétorque-t-il. Mais les attaques égyptiennes contre l’Algérie préoccupent toujours les députés algériens. Dans toutes leurs interventions à l’occasion des débats sur le projet de loi de finances 2010, les élus ont dénoncé avec vigueur l’agression des joueurs et des supporters algériens. « L’équipe nationale et ses supporters ne doivent pas servir de strapontin pour permettre au fils de Hosni Moubarak d’arriver au pouvoir », lance le député du RND, Kamel Bouchoucha.

Par Madjid Makedhi