Né d’une dissidence partisane, lancé en grande pompe, à l’été 2012, avec des moyens colossaux et couronné par un congrès fastueux à la Coupole du complexe olympique Mohamed-Boudiaf, le 20 septembre 2012, le parti Tadjamou Amel Al Djazaïr (TAJ) enregistre déjà ses premières crises. En effet, nous apprenons de sources concordantes que cette formation politique connait, ces derniers temps, des contestations de la part de certains députés qui menacent de geler leurs activités au sein du parti suite aux révélations et aux scandales de l’autoroute Est-Ouest qui éclaboussent le président du Taj, Amar Ghoul.
Deux députés ont déjà annoncé leur retrait définitif du parti, et ce, au moment où quatre autres s’apprêteraient à geler leurs activités au sein de cette formation politique. Des sources indiquent qu’il n’est pas impossible de voir d’autres membres du parti suivre l’exemple des députés dissidents. Une conférence de presse sera tenue, d’ici peu, par les concernés pour annoncer leur décision de retrait définitif du parti. Pour rappel, l’enquête publiée par notre confrère Algérie-News sur trois pages, dans son édition du 7 novembre 2012, soit moins de deux mois après la création du parti, a révélé qu’Amar Ghoul aurait touché des pots-de-vin touchant au contrat du projet d’autoroute Est-Ouest.
Les révélations rapportées par Algérie News sont graves puisque, selon l’enquête, la malversation porte sur pas moins de 30 millions d’euros de commissions touchées. Le quotidien a également décrit la manière avec laquelle le ministre avait perçu ses pots-de-vin, rapportant, qu’en 2008, il a été proposé au ministre que les entreprises SNC Lavalin et Igis (France) puissent décrocher les contrats relatifs au suivi technique. Le ministre aurait refusé mais cela n’avait pas empêché les deux entreprises de rafler le contrat du suivi technique pour la tranche-Est du projet, et ce, par l’intermédiaire du fils du président du MSP, a rapporté le quotidien, lequel a ajouté que la société Igis avait, de son côté, réussi à se voir confier le suivi technique pour la tranche-Ouest.
Amar Ghoul avait dépêché un de ses hommes de main à Paris durant le mois de Ramadhan pour sommer le directeur d’Igis de payer ce qui lui était dû, soit la quote-part du ministre, révèle cette publication, tout en précisant que, le cas échéant, le premier responsable du secteur des Travaux Publics était prêt à expulser l’entreprise Igis du pays.
Enfin, ce quotidien avait précisé qu’il détenait un document officiel où des noms de très hauts responsables et fonctionnaires de l’Etat et de représentants de sociétés étrangères sont cités comme acteurs d’un vaste système de commissions occultes visant à favoriser certaines entreprises dans l’obtention de marchés relatifs au projet d’autoroute Est-Ouest.
Par Fadel Djenidi