L’Assemblée populaire nationale (APN) a adopté le 12 novembre 2013 une loi de Finances 2014 qui prévoit un déficit budgétaire de 18,1% du PIB.
Le projet de loi présenté le 28 octobre 2013 par le ministre des Finances algérien, Karim Djoudi, a été adopté le 12 novembre 2013 par les députés des principaux partis de la majorité présidentielle.
Les représentants du Front de libération nationale (FLN) et ceux du Rassemblement national démocratique (RND) disposent à eux seuls de la majorité absolue à la Chambre basse avec 276 des 462 sièges que compte l’APN.
Les députés du Front des forces socialistes (FFS), de l’Alliance de l’Algérie verte (AAV) qui rassemble trois partis islamistes et le parti Adala de l’islamiste Abdellah Djaballah se sont prononcés contre le projet de loi. Mais avec un total de 83 sièges, ces partis d’opposition ne pouvaient empêcher son adoption. Les 24 députés du Parti des travailleurs (PT) se sont pour leur part abstenus.
Les 27 amendements proposés par certains représentants de la Chambre basse du Parlement ont pratiquement tous été rejetés à l’instar de l’impôt sur la fortune présenté par les députés du PT.
Une proposition de hausse des taxes douanières visant à encourager une relance de la production nationale a également été écartée.
Déficit de 30,59 mrds €, pas de hausse d’impôtsLa LF 2014 a été votée malgré l’opposition de plusieurs partis(Photo DR)La LF 2014 a été votée malgré l’opposition de plusieurs partis(Photo DR)La loi de Finances 2014 prévoit un déficit de 30,59 mrds €, soit 18,1% du Produit intérieur brut (PIB). Ce déficit devrait être couvert à 50% par les recettes du Fonds de régulation des recettes (FRR) qui s’élèvera à 64,3mrds€ à fin 2013.
Ce fonds est alimenté par le différentiel entre le prix international du pétrole et le prix de référence retenu pour l’établissement du budget de l’État. Ce prix de référence est de 37$. Le Trésor public couvre le reste du déficit.
La loi table par ailleurs sur un taux de croissance de 4,5%, en hausse par rapport au résultat de l’année 2013 qui devrait atteindre, selon les experts du FMI, 3,3%.
La loi envisage également un recul de l’inflation qui devrait s’établir à 3,5% en 2014. Après avoir connu un pic de 8,9% en 2012, l’inflation devrait, selon les estimations, se situer entre 4 et 5% en 2013.
Aucune hausse d’impôts ni de nouvelle taxe n’est prévue par la loi.
Le projet de loi qui vient d’être adopté se caractérise par de fortes dépenses (68,13 mrds€), en hausse de 11,3% par rapport à 2013. Cela dénote une volonté d’accroître l’investissement public dans les secteurs de l’industrie, de la construction et des travaux publics et de l’éducation.
Pas moins de 800 000 logements doivent être construits d’ici la fin 2014 avec notamment le recours à des sociétés étrangères. Le budget de la Défense s’accroît quant à lui de 15,75%.
Les recettes pour 2014 devraient atteindre les 37,54 mrds€. Les hydrocarbures continueront de représenter l’essentiel des recettes en devises du pays avec un taux de 97%.
Les importations de l’Algérie s’établiront à 50 mrds$ en 2014 alors que les importations s’élèveront à 57,4 mrds$, en hausse, toutes deux, d’environ 2%.
Le ministre des Finances, Karim Djoudi, a indiqué que le dinar algérien devrait s’apprécier au cours de l’année qui vient après avoir connu une dépréciation de 9% au cours des derniers mois.