Les dépenses des Algériens ont triplé

Les dépenses des Algériens ont triplé

arton3121-a96f8.jpgHormis ceux qui ont choisi de passer le réveillon à l’étranger, et ils sont nombreux cette année, les Algériens qui vont le faire chez eux auront du pain sur la planche du moment que les coûts, à cette occasion, sont trop chers, beaucoup plus chers qu’ailleurs.

Pour les plus chanceux, les fêtes de fin d’année seront célébrées à l’étranger, entre familles ou en solo, loin des ennuis des dépenses au bled, les prix des produits alimentaires et les réservations dans les hôtels ayant connu une forte augmentation.

Le prix du poulet frôle les 400 dinars le kilo et celui de la viande rouge n’est pas à la portée de tout le monde en cette fin d’année qui coïncide avec le Mawlid Ennaboui Echarif (la naissance du Prophète Mohamed).

Les dépenses des ménages ont triplé ces derniers temps. La raison est que le réveillon tombe, cette année, avec la célébration de la fête du Mawlid Ennaboui, et ce en pleines vacances d’hiver.

Une moyenne de 45 000 dinars est dépensée par ménage, selon une estimation donnée par une source proche du bureau spécialisé des études des consommations relevant de la wilaya d’Alger. Cette source ajoute que cette somme dépasse de loin le salaire de plus de 500 000 employés en Algérie. Les Algériens sont contraints de racler le fond de leurs poches afin de passer les deux événements quelque peu agréablement. C’est trop, disent la plupart des citoyens en faisant leurs emplettes.

« Chaque année on se retrouve avec des dépenses en plus, car les prix des produits alimentaires connaissent des augmentations atteignant le sommet », dit Mohamed, un fonctionnaire dans l’administration publique. Agé de 44 ans, ce père de trois enfants a vu son budget maigrir étant donné que ses dépenses durant ces derniers jours ont été draconiennes.

« En tout, j’ai déboursé quelque trois millions de centimes pour les achats du nouvel an et je compte acheter quelques pétards pour les enfants à l’occasion de la fête du Mawlid. J’ai acheté deux poulets pour plus de deux mille dinars, cela sans compter les autres produits de base tels que le lait, la viande rouge, l’huile de table, les légumes. J’en suis à plus de deux millions de centimes de dépenses.

Heureusement que j’ai mis de l’argent de côté, sinon j’aurais été contraint de m’endetter pour pouvoir surpasser les deux fêtes », explique le jeune père. Les magasins de la capitale, les grandes surfaces et les marchés communaux enregistrent ces derniers jours un flux considérable de clients. Près de 5 000 visiteurs par jour sont recensés dans les grandes surfaces, à l’image de celles de Bab Ezzouar et du Caroubier.

Pourtant les prix des produits proposés aux consommateurs ne sont pas donnés, ils ont atteint leur paroxysme. A titre d’exemple, le poulet est à 400 dinars le kilogramme, ce qui est considéré par les consommateurs comme étant un prix outré. « C’est fou ce que les prix se sont envolés », fait remarquer un homme à son épouse.

Comment peut-on remplir un chariot avec de tels prix ? C’est la question que tout le monde se chuchote à la grande surface d’Ardis au Caroubier.

Les prix de la viande rouge ont également connu une folle flambée. A 1 750 dinars le kilo, le prix de la viande ovine a augmenté à quelques jours du Mawlid. Une jeune maman, la quarantaine, qui accompagnait ses enfants, n’a pas caché son ras-le-bol du moment qu’à chaque événement religieux, les produits alimentaires s’adjugent à des prix fous.

« Nous sommes fatigués par ces prix qui ne font qu’augmenter. Chaque année c’est pareil, on parle toujours de la flambée des prix des produits de base ou autres. J’ai fait un tour dans les stands de jouets et je n’ai pas pu acheter une poupée, des lego et une petite voiture pour mes enfants tellement les prix étaient chers. Comment peut-on, avec ces prix, faire plaisir à nos enfants ? », se demandait la jeune maman avant qu’un jeune d’une trentaine d’années ne surgisse en accompagnement des propos de la femme en lui disant : « Même la pomme de terre n’a pas échappé à la règle, madame. »

Ainsi, à quelques jours de la fin de l’année et du Mawlid Ennabaoui, Alger, à l’instar des autres wilayas, a été au rendez-vous avec la grande polémique née des prix des produits alimentaires. Cela est devenu une tradition, d’autant que chaque année les Algériens font face à cette situation dictée par un « lobby » qui arrive à contrôler les marchés de gros en augmentant les coûts des produits à forte demande à chaque événement, cela avant que ces produits n’arrivent chez les détaillants à des prix dépassant tout entendement.

La seule victime est le consommateur du moment que l’Etat n’intervient jamais pour ajuster les prix ni même fixer les marges bénéficiaires, car il considère le marché comme étant un libre espace loin d’être « ligoté » par des lois sur les prix.