Les dépenses des Algériens durant la première semaine du ramadhan :Les excès des uns et la prudence des autres

Les dépenses des Algériens durant la première semaine du ramadhan :Les excès des uns et la prudence des autres

A peine achevée la première semaine du mois de ramadhan que beaucoup de nos concitoyens crient déjà leur désarroi face une mercuriale des prix qui semble terrasser jusqu’à l’anéantissement la notion d’achat de beaucoup de nos ménages.

Pis, certains pères de famille songent d’ores et déjà à la possibilité de s’approvisionner à crédit auprès des commerçants du coin pour la simple et bonne raison que leur budget réservé au ramadhan est déjà à sec. Ali B., un père de famille quinquagénaire qui semble avoir regretté d’avoir anticipé sur sa retraite est l’un d’entre eux. Voici son témoignage :

«J’admets que durant les trois premiers jours du ramadhan, j’avais dépensé sans faire trop de calculs, vu que l’essentiel pour moi était de faire plaisir à ma famille et de ne priver de rien mes trois enfants, tous contents de l’arrivée du mois sacré. Je me suis ensuite rendu compte qu’après quatre jours seulement de jeûne, mes dépenses frôlaient déjà les 10 000 DA. J’achetais toutes sortes de produits qui étaient exposés à la vente.

De la viande rouge et blanche, de la limonade de tout genre qui agrémentait ma table de f’tour rien que parce que mes enfants le voulaient ainsi. Des gâteaux, des confiseries de tout genre faisaient aussi partie de mes emplettes au quotidien. A cela, il faut ajouter les visites chez la famille qui ont aussi nécessité leur lot de dépenses.

Aujourd’hui, nous sommes au huitième jour du ramadhan et le budget que j’avais réservé pour celui-ci est presque à sec. Dois-je puiser dans les dépenses réservées à la rentrée scolaire ou seulement serrer la ceinture et vivre ce qui reste en me limitant à ce qui est réellement nécessaire comme produits de consommation ou encore m’endetter auprès des commerçants

du quartier comme l’année dernière ?» Ali B. reconnaît à demi-mot qu’il est «mauvais dépensier» et que cela entraîne des conséquences fâcheuses sur la gestion des sa rente mensuelle qui a déjà été amoindrie depuis sa retraite il y a de cela quelques mois. Pour sa part Idir C., vendeur de matériel médical, marié, sans enfant, développe une idée différente pour ce qui est du rythme de dépenses à observer durant le mois de ramadhan : «je n’achète pas tout», dit-il d’entrée.

Pas plus de 500 DA par jour

«Mes dépenses pour ce mois sacré ne doivent en aucun cas dépasser les 500DA/jour», a-t-il ajouté. Notre interlocuteur affirme que le fait qu’il y ait de la viande indienne dans le quartier de sa résidence représente pour lui une aubaine. «J’achète au quotidien des petites quantités de cette viande que je consomme le jour même», dira-t-il.

Il fera savoir en outre qu’il se retient d’acheter de ces produits succulents vendus à tout bout de champ durant ce mois de ramadhan : «Sincèrement, je ne peux m’offrir un kilo de z’labia à 180 DA, c’est du gâchis», estime le même interlocuteur. Un collègue journaliste déplore quant lui à la hausse des prix de certaines confiseries.

«Comment peut-on tolérer qu’un morceau de qalbellouz est vendu au même prix que trois baguettes de pain ?» s’interroge-t-il en affirmant que depuis le début du mois sacré, il s’est interdit d’acheter ce genre de sucrerie.

Par Karim Aoudia