Des experts de la Banque d’Algérie ont récemment séjourné en Italie, plus particulièrement à Milan, là où la compagnie de Rafik Khalifa avait loué un grand bureau pour représenter sa compagnie.
Les procès de Khalifa Airways et Swift seront bientôt ouverts, selon une source judiciaire généralement bien informée.
En cours d’instruction depuis déjà des mois, l’ex-compagnie aérienne de l’ex-golden boy, Rafik Khalifa, en l’occurrence Khalifa Airways, est déjà traitée, ajoute la même source. L’instruction en question prendra fin dans un ou deux mois, le dossier sera par la suite transmis à la chambre d’accusation, indique cette source.
Des experts de la Banque d’Algérie ont récemment séjourné en Italie, plus particulièrement à Milan, là où la compagnie de Rafik Khalifa avait loué un grand bureau pour représenter sa compagnie. En effet, en octobre 2000, la direction générale de Khalifa Airways, représentée par l’ex-directrice, Yasmine Keramane, aujourd’hui en fuite à l’étranger, avait loué une grande surface, à Milan. Afin de procéder à l’ameublement des bureaux de la représentation, un accord avait été conclu entre la DG de Khalifa Airways et l’ancien occupant des lieux, la compagnie japonaise Teijen Limited, pour la reprise du mobilier sur la base d’un montant global de quatre millions de lires (environ 50 000 euros).
Les vastes bureaux de la compagnie Khalifa Airways de Milan comprenaient en tout, 5 bureaux métalliques avec 5 caissons, deux grandes tables de réunion de prestige en noyer, deux grandes bibliothèques en bois massif marron, une grande armoire vitrée, deux réseaux téléphoniques pour l’ensemble des bureaux, des meubles de luxe de salle de bains, et bien d’autres meubles de grande valeur. Cet ensemble de biens qui appartenaient à Rafik Khalifa, a été perquisitionné par la justice dans le cadre de la liquidation de sa compagnie.
Cet ex-jeune milliardaire avait lié une solide relation avec la société italienne, Lily Nice International, spécialisée dans l’organisation d’expositions, de manifestations culturelles et de reportages photographiques en vue de réaliser un grand reportage sur Alger, d’autres villes du pays et même d’organiser des expéditions en Afrique du Nord, notamment en Tunisie et au Maroc.
Cette grande expédition avait été financée par la compagnie aérienne privée Khalifa Airways. Il s’agit là de grosses sommes, voire en millions de francs, à cette époque, bien entendu avant que l’Europe n’adopte une seule monnaie, l’euro.
Des documentaires photographiques et cinématographiques étaient sur le point d’être réalisés, mais la société italienne n’avait pas réalisé ces expéditions car la compagnie aérienne avait fermé après le scandale de Khalifa Bank. Cela dit, Lily Nice International avait empoché des sommes phénoménales sans s’engager en Afrique du Nord. Au total, près de deux millions d’euros sont partis en fumée.
Cette grosse somme versée à la société italienne par Rafik Khalifa a permis à Lily Nice International de sortir d’une crise qui avait menacé son avenir. La compagnie Khalifa Airways avait payé la somme d’un million d’euros rien que pour l’expédition (qui n’a pas vu le jour), alors que près de
300 000 euros ont été versés pour les frais de publication, tandis que 500 000 autres euros ont été «acquittés» pour l’organisation de l’exposition prévue à Milan. Le but de cette expédition était de promouvoir la destination Algérie, mais aussi et bizarrement celle de la Tunisie ou encore le Maroc, tout ça avec l’argent de l’Etat algérien.
Une opération qui avait pour cible le vaste public italien et européen, ce dernier est resté sur sa faim, surtout la curiosité de découvrir le patrimoine culturel, artistique, archéologique, ainsi que tous les aspects de l’environnement, du tourisme et du paysage de l’Algérie.
Le projet n’avait pas vu le jour, et la visite des villes algériennes n’a pas eu lieu. Lily Nice International a préparé des tournées à Constantine, notamment à Cirta, plus particulièrement à Museo (Mosaici, Statue), ou encore à Tebessa pour réaliser des documentaires de qualité à Tempio di Minerva, Acquedotto (des sites romains). Il était prévu également la réalisation de grands reportages à Djemila, sur Foro dei Severi, Casa d’Europa ou Porta Costantina.
A Tazoult aussi, Annaba (théâtre), Tigzirt, Tipasa (temple basilique), Guelma, Timgad, Khenchela, Collo, Ksar el Boukhari, Sour el Ghozlane, Berrouaghia et Alger. D’autre part, le représentant du ministère public lors du procès de la caisse principale de Khalifa Bank avait déclaré récemment que le procès de Khalifa Airways ainsi que Swift auront lieu bientôt.
Cela en réponse aux différentes requêtes des avocats et interrogations de la presse à propos de l’éventuel absence de personnes et personnalités dont les noms seront cités lors de ces deux prochains procès. Mais jusqu’à présent, aucune date précise n’a été fixée pour les deux procès qui devront se tenir à la cour de Blida. Dans le cas de Khalifa Airways, des centaines de témoins et d’inculpés seront une nouvelle fois auditionnés par le juge près le tribunal de Chéraga.
Des responsables du ministère des Transports, dirigés à l’époque par M. Bellil, dont des cadres de l’aviation civile ont été mis, rappelons-le, en examen par le magistrat instructeur tandis qu’il a renvoyé devant la Cour suprême les témoins qui bénéficient de par leur statut du privilège de juridiction. Khalifa Airways disposait de sommes astronomiques à l’étranger.
Et les 15 millions d’euros que Abdelmoumène Rafik Khalifa a dépensés pour sponsoriser l’Olympique de Marseille n’ont pas été puisés dans les caisses de la compagnie aérienne, mais transférés illégalement à partir d’Alger, probablement dans des valises.
Par Sofiane Abi