Les automobilistes et les habitants de Khenchela ont vécu une journée apocalyptique, lundi, à cause du mouvement de protestation qui a secoué la ville depuis deux jours.
Les manifestants chaouis
Ce mouvement de protestation a connu son apogée lundi avec la fermeture de toutes les artères de la ville par des citoyens mécontents, ces derniers demandent la distribution de logement sociaux et la divulgation des listes des bénéficiaires.
La route nationale RN 88 côté Batna et côté Zoui ainsi que la route nationale RN 80 reliant Khenchela à Ain Beida ont été fermées à l’aide de barricades et de pneu pendant plusieurs heures, la plupart des citoyens qui travaillent à l’extérieur de la ville ou à l’intérieur venant des communes voisines ont dû rebrousser chemin. D’autres automobilistes moins chanceux n’ont pas pu s’extraire des rues fermées et ils ont resté coincés dans les embouteillages pendant plus de cinq heures. L’intervention des forces anti-émeute appelées en renfort a rétabli la circulation en fin de soirée.
Ce matin la tension n’est pas encore tombée. Les habitants des quartiers défavorisés de l’est de la ville qui espèrent leur relogement ne décolèrent pas, et devant l’œil vigilant des forces de l’ordre ils tiennent un sit-in dans lequel ils déploient de grandes banderoles frappés de slogans hostiles aux élus locaux et qui rappellent le droit inaliénable de chaque citoyen d’accéder à un logement social.
Quand on sait que le gouvernement a investi 64 milliards de dollars dans le secteur du bâtiment ces quatre dernières années pour en arriver à voir des citoyens sortir dans la rue pour demander un toit, il y a lieu de se poser des questions. Que sont devenus concrètement ces milliards ? Et pourquoi Khenchela a été oublié si construction de logements il y a eu ?
Jugurtha Hanachi