Les délais de réalisations n’ont pas été respectés,Marchés de proximité : des effets d’annonce en attendant du concret

Les délais de réalisations n’ont pas été respectés,Marchés de proximité : des effets d’annonce en attendant du concret

Absence de traçabilité

Le programme d’urgence, consistant en la réalisation de 830 marchés de proximité à livrer avant le Ramadhan pour éradiquer l’informel, connaît un retard important. A fin juin, soit à la veille du Ramadhan, 300 espaces commerciaux seulement étaient en chantier. En effet, à cause du problème du foncier, les travaux ont démarré tardivement. Ce n’est qu’à partir de mars dernier que les assiettes de terrain ont pu être dégagées par les communes. Ce qui laisse peu de temps pour pouvoir réaliser ces marchés avant et même pendant le Ramadhan.

Constat : une grande partie de ces enceintes commerciales n’étaient pas au rendez-vous en ce mois de juillet. Résultat des courses, rien n’a fondamentalement changé au cours du Ramadhan 2013. Flambée des prix au cours de la première semaine du mois sacré, pratiques informelles prédominantes et déterminantes dans la hausse des prix des produits de large consommation et actions de régulation de l’Etat insuffisantes.

L’Etat, depuis des décennies, n’arrive pas à maîtriser le marché intérieur. L’informel reste omniprésent au cours de ce mois de Ramadhan aves ses bourses  »parallèles », l’absence de traçabilité des transactions, la prolifération des ventes sans factures l’étalage de produits parfois dangereux pour la santé de la population. L’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) avait déjà tiré la sonnette d’alarme. C’est l’anarchie dans les marchés de gros des fruits et légumes, maillon très important dans la chaîne de distribution et déterminant dans la fixation des prix. Cette situation persiste, indique un responsable de cette Union. La réglementation n’y est pas respectée (horaires, informel à l’intérieur et à proximité de l’enceinte, ventes sans registre du commerce), en dépit d’une instruction du ministère du Commerce adressée aux walis, les sommant d’organiser les marchés de gros et de détail.

Il faut voir dans cette désorganisation des circuits du commerce intérieur les raisons de ces flambées récurrentes des prix des produits de large consommation qui finissent par éroder le pouvoir d’achat de la majorité de la population. Tout cela donne l’impression que l’Etat ne veut pas donner un coup de pied dans la fourmilière.

Question de bon sens : à quoi bon éradiquer l’informel si avec sa légalisation les pratiques informelles auront libre cours dans des structures formelles de distribution de produits de large consommation ? Le problème est donc plus profond. Il convient fondamentalement d’organiser le marché, si on veut véritablement éradiquer l’informel.

Enfin, après 50 ans d’indépendance, l’Algérie n’a quasiment pas de marchés de détail et de gros dignes de ce nom. Une preuve que le commerce intérieur a été pendant longtemps marginalisé. Elle ne connaît pas en 2013, un système de distribution moderne, avec un développement plus poussé de la grande distribution, en raison des entraves à l’investissement dans ce domaine. La contrainte du foncier y est citée en tête.  »No comment ! »