«Les dattes n’attirent pas trop les consommateurs»
La «Deglet Nour», une variété prestigieuse de notoriété mondiale, demeure désirée chez elle.
Aliment traditionnellement incontournable pour les familles algériennes durant ce mois de Ramadhan, les dattes sont hors de portée des consommateurs. Les dattes, toutes variétés confondues, se vendent à 500 DA le kg. Pourtant, il s’agit d’un produit national, voire, l’Algérie est le 7e producteur mondial de dattes avec une production de 500.000 tonnes. Expliquant les raisons de cette flambée des prix de la datte, M. Ghemri, membre du Conseil national interprofessionnel de la filière datte, a soutenu que celle-ci est due à plusieurs facteurs.
Cette hausse de prix de ce produit si cher aux jeûneurs s’explique, selon M. Ghemri, à la conjoncture actuelle de la forte demande, née à l’avènement du mois de jeûne où les dattes sont traditionnellement prisées par les jeûneurs. Mais aussi au manque de ce produit sur le marché national, car la récolte n’interviendra que dans les prochains mois, soit vers la fin octobre.
A cela, s’ajoutent, relève-t-il, la spéculation et le manque de maîtrise des techniques de froid et de conditionnement. «On ne maîtrise pas encore les techniques de froid. La datte est stockée à une température allant de zéro à quatre degrés alors qu’il faudrait un certain taux d’humidité proche de la température naturelle de maturité pour que la datte puisse garder sa qualité», a fait remarquer le professionnel de la filière datte. D’où, selon lui, les dattes prennent une couleur un peu noirâtre avec un goût moins savoureux. «Les dattes n’attirent pas trop les consommateurs. Celles de qualité meilleure sont peu disponibles maintenant. Elles auraient pu conserver leur qualité si elles étaient stockées dans de meilleures conditions», a-t-il encore précisé. Fruit très prisé notamment durant le Ramadhan, les dattes aux grandes valeurs nutritionnelles se vendent, dans un pays producteur, au marché de détail entre 450 à 500 DA le kilogramme à Alger, pourtant les dattes exposées à la vente dans les étalages ont perdu de leur qualité visuelle et même de leur qualité organoleptique. C’est dire que la «Deglet Nour», une variété prestigieuse de notoriété mondiale, demeure désirer chez elle. Cette flambée des prix des dattes sur le marché dissuade donc plus d’un consommateurs aux revenus moyens. Pour ce qui de la production de la datte en Algérie, il faut dire que celle-ci se trouve disponible dans les régions de Laghrous, Bordj Benazzouz, Tolga, Foughala, Biskra, Ouled Djellal, Eddoussen, Djamaâ et Touggourt. A ce sujet, il faut dire que les exportations de l’Algérie ont atteint cette année 25 000 tonnes contre 15.000 tonnes, l’année dernière.
Selon M. Ghemri, «la datte algérienne, notamment «Deglet Nour» s’arrache sur le marché mondial parce qu’elle n’a pas d’égal, malheureusement les problèmes d’exportation font que les opérateurs algériens n’en profitent pas vraiment.» La «Deglet Nour» constitue une bonne partie des récoltes, néanmoins cette prestigieuse qualité, soutiennent les professionnels de la filière, ne connaît qu’un seul chemin, celui de la Tunisie et traverse d’autres pays limitrophes à travers le trafic.
La «Deglet Nour» est achetée par des faux intermédiaires auprès des agriculteurs, puis se fait passer illicitement en grandes quantités vers la Tunisie et ailleurs.
Une fois sur place, ces dattes algériennes sont empaquetées et emballées selon les normes du marché international pour porter différentes marques et étiquettes.