Les crises cardiaques responsables de 44% des décès: peut-on combattre ce mal?

Les crises cardiaques responsables de 44% des décès: peut-on combattre ce mal?

P160211-15.jpgLe tabac, l’hypertension artérielle et le diabète de type 2 sont les principales causes des cardiopathies.

Le chef de service cardiologie de l’établissement hospitalier Nefissa-Hamoud (ex-Parnet), le Pr Djamel Eddine Nibouche appelle à mettre en place des registres nationaux pour favoriser une meilleure prise en charge des cardiopathies et le développement de la recherche scientifique dans ce domaine.

Le spécialiste qui a encadré la première étude sur les troubles du rythme cardiaque et le syndrome coronarien aigu (SCA) occasionnant la mort, a souligné la nécessité de mettre en place des registres nationaux des cardiopathies, lesquelles constituent les principales causes de mortalité en Algérie, à hauteur de 44%, un pourcentage inquiétant qui met ce type d’affection en pole position dans les problématiques de santé publique nationale. Il renseigne surtout sur le fait que la maladie prend une ampleur exceptionnelle dans notre pays.

Une forte douleur au niveau de la poitrine irradiant vers le bras gauche et la mâchoire sont les signes d’un malaise cardiaque et doivent alerter le patient et l’entourage. Cette douleur constitue un motif de consultation en urgence dans les services spécialisés, recommande le spécialiste. Menée par la service cardiologie de Nefissa-Hamoud entre 2014 et 2015, l’étude a concerné plus de 400 patients dont la moyenne d’âge est de 60 ans (380 hommes et 87 femmes). La plupart des malades ayant été victimes d’une crise cardiaque et transférés en urgence vers l’hôpital sont des fumeurs tandis que la deuxième catégorie de patients sont des hypertendus et diabétiques de type2. Selon l’étude, 48,6% de ces malades présentaient le syndrome coronarien aigu et 17 personnes (3,6%) sur l’échantillon concerné par l’étude sont décédées dans les premières heures qui ont suivi leur transfert à l’hôpital. Selon le Pr Djamel Eddine Nibouche, il n’existe pas à ce jour de statistiques précises sur les cas de décès, hors établissement hospitalier, d’une crise cardiaque. Les services disposant de moyens ont pu stabiliser la morbidité entre 7 et 10%, a-t-il soutenu. S’adressant aux personnes à risques notamment les fumeurs, les hypertendus et les diabétiques, le spécialiste a préconisé un bon suivi de leur maladie pour prévenir la crise cardiaque.

Rappelons que le Pr Djamel Eddine Nibouche a encadré, en sa qualité de professeur à la Faculté de médecine d’Alger et chef de service cardiologie au CHU d’Hussein Dey, le Dr Hanane Zouzou qui vient de soutenir avec grand mérite sa thèse dont l’intitulé est: «Détermination de la fréquence et étude des facteurs prédictifs des troubles du rythme et de la conduction au cours du syndrome coronarien aigu avec élévation du segment ST durant la phase hospitalière.»

L’étude livre les éléments qui permettent de prendre précocement, en milieu hospitalier notamment, les malades qui en sont atteints. Le Pr Nibouche n’a pas manqué d’évoquer le caractère pertinent de l’ambitieuse étude surtout que l’«on a besoin de données statistiques algériennes fiables en la matière. C’est là un document qui servira de référence et s’imposera dans les annales de la médecine en Algérie», a-t-il dit, non sans rappeler que le thème est capital d’autant qu’il traite d’un problème de santé publique en Algérie, en raison de sa fréquence et de son caractère extrêmement létal.