Les cours flambent, la facture alimentaire de l’Algérie s’alourdirait au 2ème semestre 2012

Les cours flambent, la facture alimentaire de l’Algérie s’alourdirait au 2ème semestre 2012

Les céréales, le sucre et le soja ont été fortement affectés par les conditions climatiques défavorables de ces dernières semaines. L’Indice de la FAO des prix alimentaires a grimpé de 6 % et l’on s’attend à  un impact significatif sur les prix de la poudre de lait et de la viande. L’Algérie fortement dépendante de l’importation devra  composer avec des cours qui flambent pour le 2ème semestre de 2012, après une baisse de 17 % de sa facture alimentaire au 1er semestre.

L’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a acheté cette semaine 225.000 tonnes de blé meunier d’origine optionnelle  à 348 dollars la tonne, coût et fret inclus, pour l’expédition en septembre, a rapporté  mercredi  l’Agence de presse Reuters citant des traders européens. L’origine de la marchandise devrait être française. Le volume acheté est jugé « relativement faible » par les traders, arguant du manque d’offres attractives au moment où la récolte en France, principal fournisseur de l’Algérie en blé, a été affectée par les conditions météorologiques et des prix beaucoup plus chers du blé des autres origines. Mais, ils restent convaincus que l’Algérie devrait revenir sur le marché pour bientôt, acheter plus de blé, au moment où les prix des céréales s’emballent sur  marchés mondiaux. Rien que pour blé tendre (utilisé pour la farine), l’Algérie importe mensuellement près  de 450.000 tonnes  pour couvrir ses besoins en farine destinée à la panification. Durant le premier semestre de l’année en cours, elle a importé 2,35 millions de tonnes de blé tendre pour un montant de 681 millions de dollars. Le blé dur (utilisé pour la production de la semoule et des pâtes alimentaires) ainsi que l’orge ne devraient pas être importées en raison des bonnes prévisions de récolte pour la campagne 2011-2012, selon l’OAIC qui table sur une production avoisinant les 6 millions de tonnes.



Une facture plus salée

Toutefois, la facture risque d’être plus salée que prévue au deuxième semestre pour l’Algérie qui  importe en moyenne près de 7 millions de tonnes de céréales annuellement pour un coût avoisinant les 3 milliards de dollars, surtout que les prix ont augmenté de manière très significative au mois de juillet dernier  atteignant une hausse de 17% par rapport à juin, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO).  Le blé a augmenté de 19 % et le maïs de 23 %, conséquence de la détérioration brutale des perspectives de récoltes, particulièrement pour le maïs aux Etats-Unis et le blé en Russie. Le blé qui s’échangeait à 200 euros la tonne en juin a atteint plus de 263 euros la tonne  sur le marché européen à la clôture ce vendredi pour les contrats de novembre. A  Chicago le contrat blé pour échéance septembre s’établissait à  272 euros la tonne, alors que sur  le marché du blé dur, les cours s’affichent sur un nominal de 315 euros la tonne. La hausse risque de s’accentuer davantage après la publication ce vendredi du rapport mensuel du  ministère de l’Agriculture américain (USDA) qui a revu à la baisse ses prévisions de production de céréales, tandis que la Russie annonçait une baisse de ses prévisions de plusieurs millions de tonnes.

Hausse générale des produits alimentaires

La hausse de la facture des importations se dessine ainsi à l’horizon. La situation est préoccupante pour l’Algérie qui a importé pour près de 10 milliards de dollars de produits alimentaires en 2011. En effet, tout les produits alimentaires ont enregistré des hausses en juillet et le seraient davantage durant les prochaines semaines.  L’indice FAO qui mesure les fluctuations mensuelles des cours internationaux d’un panier de produits alimentaires de base (sucre, céréales, produits laitiers, viande, huiles et matières grasses) a enregistré une augmentation de 6% en juillet. Cette hausse de juillet s’explique essentiellement par un bond des prix des céréales (17 %) et du sucre (12 %), et par des augmentations plus modérées des huiles /graisses (2 %). Les cours internationaux de la viande et des produits laitiers sont restés plus ou moins inchangés, selon l’indice de la FAO. « Mais pas pour longtemps », rétorquent certains experts qui redoutent une hausse plus ou moins prononcée des prix de la poudre de lait et de la viande du fait de la hausse des céréales, principal intrant dans la production de ces aliments