Les cours du pétrole en baisse continuelle: Retour à la case départ pour l’Opep

Les cours du pétrole en baisse continuelle: Retour à la case départ pour l’Opep

Malgré l’effort de l’organisation et de ses partenaires pour limiter la production, le marché mondial de l’or noir reste en net surplus de l’offre par rapport à la demande.

La stratégie de l’Opep, décidée en novembre dernier et ayant pour objectif de faire passer le prix du baril de pétrole au-dessus des 55 dollars, semble avoir lourdement échoué. Les cours se rétablissent au niveau de ceux de novembre 2016, soit avant la décision de réduction de la production des pays de l’Opep.

Certes, les prix du pétrole montaient un peu hier en cours d’échanges européens, tentant de nouveau de se reprendre, mais restant proches de leurs récents plus bas niveaux, en plus de sept mois, toujours lestés par la surabondance de l’offre. Dans la matinée, le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 46,34 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 51 cents par rapport à la clôture de lundi.

L’Opep n’arrive donc pas à faire baisser les cours. Malgré l’effort de l’organisation et de ses partenaires pour limiter la production, le marché mondial de l’or noir reste en net surplus de l’offre par rapport à la demande. Cet effort s’est heurté à la reprise depuis l’automne des extractions de brut aux États-Unis, puis, ces derniers mois, à un retour des productions libyenne et nigériane sur le marché mondial. Ces deux pays, bien que membres de l’Opep, ont été exemptés de quotas car leurs productions avaient beaucoup souffert des troubles politiques respectifs auxquels ils continuent de faire face. L’autre développement saillant mis en avant par les experts de Commerzbank concernant l’offre est le niveau élevé des livraisons saoudiennes aux États-Unis et à la Chine au mois de mai.

L’Arabie saoudite est le premier exportateur mondial de brut et le principal instigateur de la réduction actuelle de la production de l’Opep. Pour Andy Lipow de Lipow Oil Associates, “le marché reste sous la pression de stocks mondiaux qui n’ont pas autant reculé qu’espéré avec la réduction (des extractions) de l’Opep et d’autres producteurs”. Le “coupable” de cette situation est à chercher aussi du côté des États-Unis dont la remise en production de nombreux puits de schiste ont envoyé la production de brut du pays à 9,5 mbj, son plus haut volume quotidien depuis presque 2 ans.

Selon le fournisseur de services pétrolier Baker Hughes, la semaine dernière, le nombre de plateformes de forage aux États-Unis a progressé pour la 23e semaine consécutive, sa plus longue série, soulignant ainsi une progression de la production. Après une augmentation de 11 unités, ceci conduit à un total de 758, un plus haut niveau depuis avril 2014.

Cette hausse progressive risque encore d’éclipser les efforts déployés par l’Opep et les autres pays producteurs pour contrôler le surplus mondial de production. Dans ce contexte, les opérateurs de marchés attendront les chiffres hebdomadaires relatifs aux stocks américains de brut et de produits raffinés afin de jauger la force de la demande. Les chiffres officiels de l’Energy Information Administration sont attendus pour aujourd’hui (mercredi), sur des prévisions d’une baisse de 2,2 millions de barils.