Décidément, la fuite en avant de l’ensemble des responsables en charge du très sensible dossier lié à l’alimentation en énergie électrique n’en finit plus d’accumuler de la tension dans l’air. Ces deux ou trois derniers jours, la situation n’en a pas fini de s’aggraver, jusqu’à atteindre des pics de tensions extrêmes.
Le problème des coupures d’électricité s’inscrit dans la durée. Et la stabilité du pays se trouve sérieusement menacée car un soulèvement généralisé pourrait avoir lieu à tout moment, d’autant plus que les jours à venir seront marqués par une chaleur de plomb et que le «fonctionnement normal» de la plupart des institutions est tributaire de la disponibilité du courant électrique.
D’ailleurs, la journée de jeudi dernier a été très chaude, au sens propre comme au sens figuré, au niveau du quartier Clauzel, qui se trouve au coeur de la capitale. En effet, plusieurs riverains, selon des témoins oculaires, ont investi aux environs de 16 heures, la rue pour exprimer leur ras-le-bol quant aux coupures répétitives du courant électrique.
La colère des manifestants, dit-on, était perceptible et le dispositif sécuritaire qui a été mis en place n’a pas réussi à maîtriser la situation puisque des têtes, ajoute-on, auraient pu tomber. Hier, vendredi, c’était au tour du tramway de faire relâche, faute de courant depuis la cité des Bananiers jusqu’au Ruisseau.
LA SONELGAZ S’EN LAVE LES MAINS ….
Cette action musclée intervient, rappelons-le, juste quelques jours après les deux mouvements de contestation qui ont été menés au niveau du quartier de Bachdjarrah et celui de Didouche Mourad au courant de la semaine dernière.
C’est dire que la protesta gagne de plus en plus du terrain et celle-ci risque de faire des « victimes » surtout lorsque l’on sait que les algérois, à l’instar des riverains des autres wilayas, vont fort probablement observer d’autres mouvements de protestation car les prochains jours seront très chauds et «l’absence de la climatisation» ne laissera du tout pas indifférents les citoyens qui en souffrent déjà depuis pratiquement le début du mois de Ramadhan.
L’Office national de la météorologie annonce, en effet, dans un bulletin spécial (BMS), diffusé jeudi, que des températures oscillant entre 40 ° et 45 ° devaient affecter hier et aujourd’hui (samedi, ndlr) plusieurs wilayas de l’ouest et du centre du pays. Des températures maximales atteignant ou dépassant localement 45 ° vont également, précise-t-on, affecter les wilayas de Tlemcen (sud), Sidi Bel Abbès, Saida, Mascara, Relizane, Chlef (sud), Ain Defla, Tissemsilt, Médéa, Blida, Tizi Ouzou (sud) et Bouira.
Ce n’est pas tout. La chaleur ne sera pas la «seule goutte» qui va faire déborder le vase car les citoyens vivent le calvaire aussi au niveau des administrations et des institutions, dont Algérie poste pour ne citer que celle-ci, qui sont affectées par les coupures d’électricité. La Société Sonelgaz, qui brille, jusque là, par son absence, se trouve en tous cas au banc des accusés.
Contactée par nos soins hier pour avoir des explications sur ces coupures d’électricité qui ne cessent d’hérisser les citoyens, la chargée de communication de cette société (Sonelgaz), Manel Aït Mékidèche, a rétorqué que la Creg (Commission de régulation de l’électricité et du gaz) est la seule habilitée à donner des explications sur le sujet.
«Je ne suis pas habilitée à vous donner des informations sur cette question», a-telle précisé. La chargée de communication de Sonelgaz jette ainsi la balle à la Creg et laisse entendre que cette société (Sonelgaz) n’a rien à voir avec cette histoire de coupures d’électricité.
Soufiane Dadi