Face au niet de Benbouzid à l’égard de leurs préoccupations, les corps communs en grève depuis le début du mois, comptent observer prochainement un rassemblement devant la Fonction publique.
La corporation des corps communs et ouvriers professionnels va bientôt achever trois semaines de débrayage qui ne semblent pas suffire pour attirer l’attention des autorités concernées. Rejetés par le ministère de l’Education, réprimés par les forces de l’ordre lors de leur dernier rassemblement devant l’annexe de la tutelle au niveau de la capitale, les corps communs de l’Education ne lâchent pas prise et comptent aller de l’avant pour avoir une réponse favorable à des revendications légitimes mais ignorées par les responsables. Sans avancer une date de son prochain sit-in qui aura lieu cette fois devant la Fonction publique, le Syndicat national des travailleurs de l’Education (Snte) indique que «le ton de la prochaine protestation sera plus fort et que les protestataires seront plus nombreux». Plusieurs réunions régionales ont été tenues dans plusieurs wilayas dans le cadre de l’organisation de la prochaine action. Dans la wilaya de Béjaïa, ce sont les représentants des corps communs affiliés au Sete qui ont organisé dans la journée d’avant- d’hier une conférence de presse au cours de laquelle ils ont dénoncé le silence de la tutelle à l’égard de la situation socioprofessionnelle dégradée de cette tranche. Les conférenciers ont également annoncé la poursuite de la contestation jusqu’à la satisfaction de leurs doléances. En attendant, la perturbation continue de toucher plusieurs écoles par la grève. Plusieurs services sont mis à l’arrêt, à l’exemple des cantines en plus du manque d’hygiène dans les classes et les sanitaires suite au mouvement de protestation enclenché il y a maintenant presque trois semaines. Il y a lieu de rappeler que le ministre de l’Education a qui est adressée la plate-forme de revendications des ouvriers professionnels et des corps communs de l’Education rejette catégoriquement ces revendications par le prétexte qu’il s’agit d’une corporation qui relève de la Fonction publique. C’est pourquoi, le Snte a décidé de prendre prochainement une autre destination, celle de la Fonction publique dans une énième tentative de trouver une oreille attentive au mal-être de ces travailleurs. Si l’autorité qui prendra en charge la préoccupation de cette frange est jusque-là inconnue, du moment qu’ils sont les parents pauvres de l’Education et que le département de la Fonction publique ne lève pas le petit doigt, les revendications des grévistes des corps communs sont les mêmes et sont dans l’attente d’une prise en charge. Tout en dénonçant la marginalisation, les corps communs revendiquent notamment leur intégration dans le secteur de l’Education. Les employés grévistes insistent également sur des augmentations de salaires devant leur assurer une vie digne et décente. En attendant une réponse favorable, les corps communs clôturent prochainement leur troisième semaine de grève désormais illimitée.
Par Yasmine Ayadi