Les débrayages dans le secteur de la santé n’en finissent pas. Hier, ils étaient quelques centaines d’employés à marcher dans l’enceinte même du CHU Mustapha Pacha. En fait, ce sont les corps communs de la santé publique, affiliés à l’UGTA, qui ont observé la grève de deux jours lancée à partir d’hier. Des centaines de travailleurs (ouvriers professionnels, personnel administratif et agents de sécurité) ont débrayé au niveau de ce CHU pour dénoncer la non- prise en charge de leurs doléances et protester contre les conditions de travail jugées «déplorables», selon les termes du secrétaire général de la section syndicale UGTA, Ahmed Terrak.
Selon ce SG, les contestataires revendiquent un statut «digne». En effet, des slogans hostiles ont été scandés contre l’actuel statut professionnel qui ne leur assure pas d’avenir et qui menace leur santé. Pour lui, «cette catégorie de travailleurs ne bénéficie pas d’une prime de contagion comme les autres corps de la santé, qui permet de se prémunir contre les dangers des maladies qui les guettent à tout moment. Ainsi, plusieurs d’entre eux insistent, pour étayer l’une de leurs principales revendications liées à la prime de contagion, sur le fait que «l’hépatite, c’est une maladie qui fait un ravage dans leurs rangs».
Les grévistes ont indiqué qu’ils sont les premiers à être en contact avec les malades, bien avant les médecins. Ils précisent que la femme est en contact direct avec les maladies en nettoyant le sang des malades, tout comme, d’ailleurs, les brancardiers qui transfèrent les patients atteints de plusieurs pathologies contagieuses.
Par ailleurs, a-t-il ajouté, des salariés sont encore payés à 9 000 DA. «Comment pourrions-nous vivre décemment dans ces conditions ? Des ouvriers professionnels de notre corps, qui ont plus de 25 ans de service, touchent à peine 16 000 DA », a déploré le secrétaire général de la section syndicale des corps communs du CHU Mustapha Pacha, Ahmed Terrak.

Un service minimum est assuré. Toutefois, l’activité a été perturbée par ce débrayage, a-t-on constaté sur les lieux, où la plupart des malades viennent de l’intérieur du pays.
Le SG a souligne que «ce mouvement de grève observé par les corps communs de la santé a été suivi à plus de 90% dans notre CHU, et le même pourcentage serait enregistré dans d’autres CHU», assure avec détermination ce syndicaliste. «Cette première grève est juste un avertissement à la tutelle à laquelle on laisse jusqu’à jeudi prochain pour ouvrir un dialogue», met-il en garde.
Sandra Touat